Ce procès historique devant la Haute Cour de Gambie à Banjul implique : Le caporal Sanna Fadera, le sergent Gibril Darboe, le caporal Ebrima Sannoh et le caporal Omar Njie, tous membres des Forces Armées de la Gambie, ainsi que le sous-inspecteur Fabakary Jawara de la Police de la Gambie.
Ils sont jugés pour trahison, dissimulation de trahison et incitation à la mutinerie, les procureurs les accusant d’avoir fomenter un complot en vue de renverser le Président Adama Barrow et son administration.
Au début de son témoignage, le commissaire de police adjoint a déclaré qu'il reconnait tous les accusés. « Quelque chose s'est passé entre moi, le premier accusé Sanna Fadera, le troisième accusé Ebrima Sannoh et le cinquième accusé Fabakary Jawara », a-t-il affirmé.
Il a expliqué à la Cour qu'il avait reconnu Sanna Fadera, Ebrima Sannoh, Gibril Darboe et Omar Njie grâce à leurs échanges au sein des Services de Renseignement de l'État (SIS), où il les avait rencontrés en tant que membre de la commission d'enquête. Concernant Fabakary Jawara, il a déclaré qu'il le connait en tant que collègue policier et qu'il avait également eu des contacts avec lui en tant que membre de l'équipe d'enquête.
« Pour le premier accusé, j'ai été chargé de prendre sa déposition après un interrogatoire commun devant le panel. Les mêmes interactions ont eu lieu avec les troisième et cinquième accusés. J'ai été chargé de prendre leur déposition ».
Il a ajouté qu'après l'interrogatoire commun, il est allé voir le premier accusé, Sanna Fadera, et l'a informé dans la langue anglaise qu'il était sur le point de rédiger sa déclaration. « Je lui ai lu les mises en garde. Je lui ai dit qu'il ne devait rien dire à moins qu'il ne le souhaite, et que tout ce qu'il dirait serait consigné par écrit », a-t-il déclaré à la Cour.
« Il a alors décidé de rédiger sa propre déclaration, de fournir ses coordonnées personnelles et d'inscrire mon nom en tant que personne qui l'avait mis en garde. Il a ensuite rédigé sa propre déclaration volontaire. À la fin, il a signé et la déclaration a été approuvée par un témoin indépendant », a déclaré Mr Darboe, ajoutant que l'accusé a ensuite été inculpé de trois chefs d'accusation, qu'il a tous niés.
Le témoin a révélé qu’il a suivi la même procédure avec Ebrima Sannoh, Gibril Darboe, Omar Njie, qui ont tous nié les accusations portées contre eux.
« La déclaration de Fabakary Jawara a été enregistrée par l'Unité de Lutte contre la Criminalité de la Police suite à sa comparution au siège des Services de Renseignement de l’Etat (SIS). À l'unité de lutte contre la criminalité, je l'ai informé que j'étais sur le point de rédiger sa déclaration de mise en garde », a-t-il révélé.
« Il était capable de s’exprimer en anglais, je lui ai lu le libellé de la mise en garde », a déclaré le témoin. « Il a décidé de rédiger sa propre déclaration. Il a fourni ses données personnelles et a écrit mon nom en tant que personne qui lui avait lu les recommandations. Il a signé et a continué à rédiger sa déclaration volontairement, sans aucune contrainte. À la fin, il a signé ».
Selon le témoignage du témoin, Fabakary a été accusé de dissimulation de trahison. Accusation qu'il a également nié.
L'enquêteur de la police a déclaré qu'en raison de l'indisponibilité d'un témoin indépendant cette nuit-là - un témoin indépendant était disponible le mardi à l'unité anti-criminalité, où « Fabakarry a lu sa déclaration de mise en garde en présence du témoin indépendant et la déclaration volontaire a également été lue devant le témoin indépendant. Les deux déclarations ont été signées et approuvées par le témoin indépendant ».
Interrogé par AM Yusuf à ce stade pour savoir s'il serait en mesure d'identifier les déclarations, il a répondu qu'il serait en mesure de les identifier grâce à son nom inscrit sur les déclarations en tant que personne les ayant administrées, et à sa signature.
Des documents ont été présentés au témoin, qui les a identifiés comme étant les déclarations de Sanna Fadera, Ebrima Sannoh et Fabakary Jawara.
Les déclarations de Sanna Fadera et Ebrima Sannoh ont été admises comme preuves sans aucune objection de la part de la partie adverse. Cependant, la défense s'est opposée à l'admission de la déclaration de Fabakary Jawara en tant que preuve, insistant qu'elle est en contradiction avec l'article 31, sous-section 2, de la Loi sur l’Administration de la Preuve du pays.
L'avocat de la défense, Maître L.S. Camara, a également allégué que la déclaration avait été rédigée sous la contrainte et qu'elle n'est nullement volontaire, comme l'a déclaré son client Fabakary Jawara.