Lors d’une session de questions-réponses à l’Assemblée Nationale, les députés ont confronté Mme le Ministre de l’Education Primaire et Secondaire, Dr Habibatou Drammeh, sur la propension grandissante des écoles privées internationales à réclamer des devises étrangères pour le paiement des frais de scolarité, et ce, malgré le fait que le dalasi est la seule monnaie qui a cours légal dans le pays.
Les députés ont soutenu et posé des questions sur l’accroissement des charges financières des familles due aux inflations annuelles car les parents d’élèves sont injustement contraints de payer en dollars.
Le député de Banjul North, Momodou Lamin Bah, a pressé le Ministre pour des éclaircissements sur la raison pour laquelle les écoles internationales en Gambie sont autorisées à réclamer que les paiements des frais de scolarité se fassent en devises étrangères.
« Pourquoi ces écoles sont-elles autorisées à réclamer des devises étrangères bien que le dalasi soit la seule monnaie qui a cours légal dans ce pays ? N’existent-ils pas des lois règlementant le mode de paiement dans les écoles privées ? », a demandé le député.
Dans sa réponse, Mme le Ministre a reconnu que présentement il n’existe aucun cadre légal règlementant le paiement des frais de scolarité dans les écoles privées. « Sur un total de plus de 2200 établissements scolaires sur toute l’étendue du territoire, nous ne comptons que 11 écoles privées internationales. Bien que ces établissements scolaires soient principalement fréquentés par des élèves et étudiants issus du milieu des expatriés et diplomates, toutes les écoles sans exception doivent percevoir les paiements en dalasi. Les parents ne devraient pas être contraints à s’acquitter de leurs paiements en devises étrangères, » a-t-elle insisté.
Mme le ministre a reconnu que les frais de scolarité demeurent un contrat privé entre les établissements scolaires et les parents, comparant le secteur de l’éducation au secteur bancaire ou la compétition dicte les frais. Elle a assuré les législateurs que, cependant, son ministère élabore des reformes visant à règlementer le paiement des frais de scolarité, à garantir le règne du droit, et à protéger les Gambiens contre les pratiques abusives.
Le député d’Upper Nuimi, l’Honorable Omar Darboe, a remarqué que les parents sont contraints d’une manière ou d’une autre de s’acquitter des paiements de frais de scolarité en devises étrangères, prévenant que les inflations annuelles empirent la situation.
D’autres membres de l’Assemblée Nationale ont exhorté le Ministre de l’Education Primaire et Secondaire à publier un communiqué de presse afin d’alerter les établissements scolaires contre ces pratiques abusives.
Mme le Ministre a indiqué son accord, et a promis de publier une déclaration clarifiant que les paiements en devises étrangères ne peuvent être imposés aux parents. « Cela doit être un acte volontaire. Le dalasi est la monnaie qui a cours légal dans ce pays, et cela doit rester le cas. Si les écoles contraignent les parents à procéder autrement, cela devrait être dénoncé, » a-t-elle affirmé.
L’Honorable Darboe a également plaidé pour la mise en place de mécanismes devant permettre aux établissements scolaires de soumettre leurs structures de paiement au Ministère de l’Education Primaire et Secondaire. Mme le Ministre a reconnu qu’un tel mécanisme n’a pas encore été mis en place, mais a promis qu’une fois que les règles et règlementations auront été élaborées, tous les établissements scolaires, et ce, sans exception, devront y adhérer.