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Message du chargé d’affaires de France, M. Joël GODEAU, à l’occasion de la fête nationale de la République française.

Jul 14, 2020, 11:51 AM

Le 14 Juillet est l’occasion pour les Français de célébrer leur fête nationale et aussi de commémorer l’événement fondateur de la république française : la prise de la Bastille, le 14 Juillet 1789, par le peuple de Paris luttant pour sa liberté. Ce moment nous le partageons avec tous les peuples du monde qui aspirent aux idéaux universels de liberté, d’égalité et de fraternité. Du fait de la situation sanitaire internationale, il ne sera malheureusement pas possible, cette année,  de célébrer, à Banjul comme ailleurs, notre fête nationale mais je souhaitais néanmoins  adresser à nos amis gambiens le message qui suit.

L’histoire de nombreux pays est ponctuée de changements profonds,  générateurs de renouveau et d’espoirs pour leurs populations. Les  Gambiens ont  connu cette situation lorsqu’ils ont décidé en décembre 2016 de mettre un terme à 22 années de dérive tyrannique, d’atteinte aux libertés fondamentales et de violation des droits de l’Homme.

La France s’est aussitôt impliquée pour soutenir le gouvernement de la nouvelle Gambie et n’a cessé  depuis 3 ans et demi de lui apporter un soutien conséquent  afin d’assurer le succès de l’expérience démocratique de ce pays, la réussite de son développement, le renforcement de sa sécurité.

Comme l’a rappelé le nouvel ambassadeur de France, M. Philippe LALLIOT lors de la présentation de ses lettres de créance au président Adama BARROW, ce soutien est multiforme. Il est d’abord de nature politique par l’association du président Adama BARROW aux grands événements réunissant les chefs d’Etat africains et le président français. Le président Emmanuel MACRON aura le plaisir d’accueillir en France son homologue gambien à l’occasion du  sommet Afrique-France qui a dû être reporté à cause de l’épidémie de COVID 19.  Ce  sera l’occasion d’évoquer l’impact de la crise sanitaire sur les systèmes de santé et sur les économies africaines et de renouveler l’appel qu’a lancé le président français, conjointement avec 17 autres chefs d’Etat, de gouvernement et d’institutions internationales, en vue de l’annulation de la dette des pays africains. Nul doute que d’autres sujets auxquels le président Adama BARROW est attentif (la problématique migratoire, la menace terroriste ou les investissements étrangers), seront aussi évoqués.

La  relation entre la France et la Gambie a  connu un essor exceptionnel, au cours de ces derniers temps,  marqué par la visite historique en Gambie, la première depuis son indépendance, d’un ministre français des affaires étrangères. A cette occasion, M. Jean-Yves LE DRIAN a inauguré la nouvelle antenne diplomatique française à Banjul. Il a rappelé l’engagement de la France aux côtés de la Gambie, inscrite parmi les partenaires au développement prioritaires de la France et la mise à disposition d’une enveloppe de 50 M d’euros de subventions budgétaires et de dons destinés à financer plusieurs projets qui seront mis en œuvre par l’Agence Française de Développement (AFD).

Fin janvier 2020, une  convention financière pour un don d’un montant de 16,5 M € a été signé avec le ministre gambien des finances et des affaires économiques afin de financer un projet d’appui à la NAWEC pour la distribution d’eau potable dans l’agglomération du grand Banjul. Retardé à cause de la situation sanitaire, ce projet sera lancé sans tarder et améliorera,  dans les tout prochains mois, l’accès des populations de la capitale à l’eau potable.

Aux côtés d’autres bailleurs, dont le Fonds International de Développement Agricole (FIDA), l’Agence Française de Développement contribuera, par ailleurs, par un don de 7 M €, au développement de la riziculture irriguée dans plusieurs  régions de Gambie.

Ce soutien concret au Plan National de Développement de la Gambie l’aidera à se rapprocher des Objectifs de Développement Durable (ODD).  De même les deux subventions d’aide budgétaire versées par la France  fin 2018 (5 M € dont près de la moitié dédiée au ministère de la santé) et fin 2019 (2 M €) visent à contribuer à l’équilibre du budget de la Gambie, très impacté par les effets des mesures prises pour endiguer la pandémie de CORONAVIRUS dont les résultats doivent être salués, la Gambie enregistrant, pour l’heure, moins de 70 cas et 3 décès.

La France est à l’écoute du gouvernement gambien sur l’aide qu’elle pourrait apporter dans le secteur de la santé. Très présente, aux côtés du Sénégal,  via l’Institut Pasteur de Dakar qui coopère avec le Medical Research Council, Unit the Gambia, l’expertise française en matière de santé et de recherche se manifeste aussi au profit de la Gambie par l’assistance qu’elle fournit au  Mécanisme de coordination du Fonds Mondial de lutte contre le VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme dont la France est le deuxième contributeur mondial.

L’association française EGALISE qui œuvre depuis plus de dix ans à renforcer l’équipement de plusieurs centres de santé de Gambie, par des dons collectés dans la région française du Limousin (Bellac) prévoit de nouvelles actions en liaison avec la Fondation BAH-BARROW et le ministre des affaires étrangères, Dr Mamadou TANGARA.

La France est engagée aux côtés de la Gambie, aussi au travers de l’aide considérable fournie par l’Union européenne à ce pays. Elle est impliquée en tant que deuxième contributeur de l’UE parmi les 27 Etats membres mais aussi dans la définition des politiques d’aide au  développement et de soutien à l’Etat de droit et aux Droits de l’Homme menées par l’Union  européenne en Gambie.

Elle considère comme essentielle la poursuite du financement par l’Europe de la force de la CEDEAO (l’ECOMIG) qui garantit la stabilité de la Gambie, en cette période de transition. Cet effort exceptionnel des partenaires de l’UE et de la CEDEAO doit s’accompagner d’efforts redoublés dans la réforme du secteur de la sécurité. La France a mis un officier à la disposition du Bureau de la Sécurité Nationale au sein de l’équipe internationale des conseillers en RSS et va continuer de proposer aux institutions sécuritaires du pays des actions ciblées contribuant à l’élévation des capacités (police, immigration, armée). Le programme d’escales à Banjul de bâtiments de la Marine nationale française va se poursuivre, après l’escale fin janvier dernier du Patrouilleur de Haute Mer COMMANDANT BOUAN, en vue de développer les échanges avec la Marine gambienne et les soutiens à la lutte contre la pêche illégale,  le terrorisme et les trafics de migrants.

La France se tient aussi aux côtés de la Gambie afin qu’elle tire le meilleur parti de son adhésion fin 2018 à l’Organisation Internationale de la Francophonie (l’OIF) en tant que membre observateur et l’invite à développer ses collaborations avec les opérateurs de la Francophonie.  Un programme ambitieux de renforcement des capacités des professeurs de français au sein du système d’éducation gambien  a été lancé par la France en 2019 et a profité déjà à près de 120 enseignants. La maîtrise du français par les jeunes diplômés gambiens fera la différence  sur le marché de l’emploi, dans une région, l’Afrique de l’ouest, elle-même majoritairement francophone.

La France en Gambie, et elle est le seul partenaire étranger à se trouver dans cette situation, dispose de deux institutions dont la réputation n’est plus à faire :

  • L’Ecole française où plus de 120 élèves de toutes nationalités dont de nombreux jeunes gambiens bénéficient d’un enseignement en français s’appuyant sur un projet bilingue français / anglais et dont les locaux flambant neufs ont été inaugurés fin janvier de cette année par le ministre des affaires étrangères et l’ambassadeur de France
  • L’Alliance française qui dispense à des centaines d’étudiants et d’adultes issus du monde du travail des cours de français généraux et spécialisés.

L’Alliance française ambitionne d’être plus présente encore dans la vie culturelle gambienne, l’accueil d’artistes, le soutien aux jeunes entrepreneurs du numérique et l’organisation avec la société civile  de débats d’idées autour des grandes problématiques sociétales du pays et, en tout premier lieu, les violences faites aux femmes.

Il convient aussi de rappeler que l’importance de la coopération parlementaire entre les groupes d’amitié des assemblées nationales française et gambienne sera réaffirmée lorsque la visite de députés français, repoussée à cause  de la crise sanitaire, pourra être reprogrammée.

Les entreprises françaises implantées dans ce pays et celles qui en ont le projet vont continuer à faire l’objet de toutes les attentions de la représentation française, conformément aux aspirations qu’elles ont exprimées, à l’occasion  du premier France-Gambia Business Forum, en juillet 2019.  

Je souhaiterais enfin associer la communauté française résidente à la célébration virtuelle de notre Fête nationale.