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La Secrétaire Générale de la Commission Janneh rejette les témoignages de ses assistants 

Sep 29, 2025, 12:29 PM

Coup de théâtre jeudi à l’Assemblée Nationale lors du témoignage de l’ancienne Secrétaire Générale de la Commission Janneh devant la Commission Parlementaire Spéciale enquêtant sur la vente et la cession des biens identifiés par ladite commission. Mme Ramatoulie Sarr a férocement dénoncé les déclarations troublantes de ses assistants, Mme Fatou Drammeh et Mr Kebba Bojang. Elle a déclaré que l’authenticité de leurs témoignages est ternie par les rancunes personnelles, la jalousie, et la politique de bas étage.
Mme Ramatoulie Sarr, chargée de l’établissement et de la préservation de tous les documents officiels de la Commission Janneh, a été submergée de questions concernant deux rapports déterminants dont elle aurait ignoré l’existence : l’infâme rapport RS-34 qui concernait uniquement la vente de tracteurs, et le RS-39 qui concernait à la fois la vente de tracteurs et autres véhicules. Tandis que ses assistants ont déclaré à la Commission Parlementaire Spéciale que Mme Ramatoulie Sarr avait non seulement pris connaissance de ces documents, mais qu’elle leur avait également ordonné de préparer ces rapports, Mme Sarr a catégoriquement rejeté ces déclarations, insistant que l’authenticité de leurs témoignages est ternie par une animosité datant de longue date
« Je ne suis nullement surprise par leurs déclarations, » a déclaré Mme Sarr. « Et ce, en raison du fait que Mr kebba Bojang n’a jamais entretenu de bons rapports avec moi. Il estimait qu’il aurait du être nommé secrétaire général en remplacement de mon prédécesseur, et lorsque j’ai été nommée, il a ressenti de la rancœur à mon égard. Quant à Mme Fatou Drammeh, elle a toujours été son proche alliée. Par conséquent,  cela ne m’étonne guère si leurs témoignages ont été diffamants à mon égard. »
Le conseiller juridique de la Commission Parlementaire Spéciale a cependant maintenu une pression sans relâche sur Mme Sarr. Il a indiqué qu’en sa qualité de Secrétaire Générale, aucun document officiel n’aurait pu être rédigé sans sa connaissance. Il a rappelé à Mme Sarr que selon sa propre confession, elle avait demandé un rapport à ses assistants un lundi. Le lendemain, Mardi, un rapport lui a été présenté.
« Ceci est bel et bien votre témoignage, » le conseiller juridique de la Commission Parlementaire Spéciale lui a vivement reproché. « Mais sept années plus tard, vous déclarez maintenant que vous n’avez jamais vu le document. Comme cela est convenable ! »
Mme Sarr est restée ferme sur ses déclarations, prétextant qu’elle n’a pris connaissance des rapports RS-34 et RS-39 qu’à la fin des travaux de la Commission Janneh, lorsque les documents étaient empaquetés en vue de leur transfert au Ministère de la Justice. « Si les rapports avaient été immédiatement répertoriés, j’en aurais alors pris connaissance, » a-t-elle insisté, soutenant que ses assistants l’ont délibérément mis à l’écart.
Le conseiller juridique de la Commission Parlementaire Spéciale a constamment mis en doute le récit de Mme Sarr, suggérant que son témoignage était dur à avaler et, dans certains cas, hypothétique. A un certain moment, le conseiller juridique de la Commission Parlementaire Spéciale a accusé l’ancienne Secrétaire Générale de la Commission Janneh de dissimuler des preuves :
« De mon point de vue, Mme Sarr, il semble que vous en savez beaucoup plus. Mais vous n’êtes pas totalement franche avec cette commission, » a poursuivi le conseiller juridique principal.
Mme Sarr a reconnu qu’elle avait plutôt délibérément omis de révéler certains détails, car elle refusait de mentionner des « problèmes personnels » au cours d’une déposition publique. Mais sous le feu constant des questions, elle a finalement décidé de tout révéler au grand jour.
« Je n’ai jamais donné de telles instructions. Les rapports ne m’ont pas été présentés à ce moment-là. J’ai pris connaissance de ces rapports bien plus tard. »
Au-delà des problèmes techniques tels que la disparition de cachets et la non-signature de relevés, le témoignage de Mme Sarr a exposé des problèmes de leadership au sein de la Commission Janneh. Mme Sarr a admis qu’elle avait souvent été submergée de travail et n’avait d’autres choix que de déléguer certaines tâches à ces subordonnés tandis qu’elle essayait de remplir les fonctions qui lui avaient été assignées. Mais elle a été indignée lorsqu’il lui a été suggéré que son manque de leadership est la raison pour laquelle des documents importants manquent à l’appel.
« Il n’est pas aisé d’être un leader. Les problèmes de personne sont l’une de ces difficultés que vous devez constamment naviguer » s’est-elle calmement exprimée à un certain moment, comme si elle menait une profonde réflexion sur le malaise qui s’était installé entre elle et ses assistants.
Le conseiller juridique de la Commission Parlementaire Spéciale a demandé que soient produits les journaux de la Commission Janneh afin de déterminer non seulement si, mais également la date à laquelle les rapports contestés avaient été catalogués. Mais Mme Sarr a compliqué davantage les choses. Elle a en effet causé un brin de confusion et d’horreur lorsqu’elle a révélé que lors de son retour en 2019, elle a découvert que les portes de l’entrepôt ou se trouvaient les documents officiels de la Commission Janneh « avaient été laissées grandement ouvertes, les documents étant éparpillés sur le sol. »