
Au cours d’une session orale de questions-réponses, le Ministre du Commerce, l’Honorable Baboucarr Joof, a révélé aux députés que l’étude de viabilité du projet de construction du pont devant relier Banjul à Barra a été conclue et sera bientôt présentée à la CEDEAO. Le ministre a déclaré que le pont est une importante partie du corridor ouest africain devant relier Abidjan à la Gambie.
Mr Baboucarr Joof a reconnu l’impatience engendrée par ce projet, annonçant que les études de viabilité du pont sont finalement conclues avec le soutien de la CEDEAO.« Le pont fait partie du corridor de la CEDEAO devant relier Abidjan à la Gambie, » a-t-il déclaré. « Les entrepreneurs sont dans la phase de conclusion de l’étude de viabilité. Une fois présentée, la CEDEAO passera à la phase de financement. Le rêve de la construction d’un pont devant relier Banjul à Barra est sur le point de devenir réalité, il approche à grands pas. »
L’Honorable Assan Touray, député de la commune de Bakau, a demandé au ministre de révéler les solutions que le gouvernement ambitionne de mettre en œuvre afin de mettre fin à cette situation qui est devenue une honte nationale.
« L’impact du service de ferry sur les mouvements et commerces régionaux ne peut être exagéré, » a déclaré Mr Touray. « Mais les Gambiens n’en peuvent plus. Quelles sont les mesures diplomatiques prises au niveau de la sous-région pour mettre fin à ces entraves une bonne fois pour toute ? »
En réponse, le ministre Joof a reconnu ces difficultés mais a insisté que les solutions sont en cours d’élaboration. Il a annoncé des mesures à long terme telles que l’amélioration du niveau de maintenance des services de ferry, un trajet plus sécurisé, et une meilleure supervision opérationnelle. A long terme, il a annoncé un partenariat public-privé avec Negma Shipping Investment Corporation, qui selon lui, introduira bientôt « une flotte moderne avec des commodités de haut-de-gamme» sur le trajet Banjul-Barra.
« L’arrivée de Negma Company a insufflé une énergie nouvelle qui nous permettra d’améliorer le rendement des services de ferry, » le ministre Joof a déclaré aux députés. « Nous explorons également la possibilité de la signature de plusieurs autres partenariats public-privés en vue de diversifier les trajets et rendre la navigation entre le nord et le sud beaucoup plus fluide. »
L’Honorable Yahya Sanyang, député de Latrikunda Sabiji, a demandé de la clarté sur la raison pour laquelle le gouvernement a fait appel à des entreprises privées malgré l’existence déjà des Services de Ferry de la Gambie.
« Avez-vous l’intention de privatiser entièrement les services de ferry ? » a demandé l’Honorable Sanyang.
Mr Joof a rejeté l’existence d’un agenda secret mais a soutenu que les partenariats public-privés sont l’unique moyen de satisfaire les exigences du monde moderne en termes de transport et de commerce.
« Connaissant la géographie de la Gambie, il nous sera impossible de réaliser une telle œuvre de par nos propres moyens, nous avons besoin d’un appui extérieur » a-t-il déclaré. « Nous avons besoin de moyens de transport plus rapides et sécurisés afin de rendre les traversées de nos agriculteurs, commerçants et citoyens ordinaires agréables. Les partenariats public-privés permettront aux multiples compagnies de transport par ferry de fournir des alternatives et de briser les monopoles qui ont tant escroqué et abusé de nos populations pendant une si longue période. »
Pour le ministre Joof, la crise du ferry n’est pas uniquement un problème de transport. C’est un test important du degré de dévouement du gouvernement de la Gambie à l’intégration régionale. Il a rappelé à la mémoire des parlementaires que d’autres succès tels que l’achèvement du Pont de la Sénégambie à Farafenni, qui a déjà stimulé les déplacements et échanges commerciaux dans la sous-région, ont été réalisés. Il a également mis en exergue les nouveaux accords de coopération commerciale avec le Sénégal et la Guinée-Bissau, ainsi que l’émergence de nouvelles opportunités dans le cadre de la Zone de Libre-échange Continentale Africaine (ZLECAF).
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