Le
gouvernement gambien travaille sur la mise en place d’une couverture santé
universelle. L’année 2020 devrait être cruciale pour le déploiement d’un
système de sécurité sociale qui bénéficie à tous. Le projet devrait être
présenté au public au mois de janvier.
D’ici
la fin de l’année 2020, l’ensemble de la population gambienne pourrait se voir
doter d’une carte de sécurité sociale. C’est-à-dire près de 2 millions de
personnes. La santé de chacun dépend de la solidarité de tous, défend Gibril
Jarju, responsable de cette réforme au sein du gouvernement. « Ça ne sera pas
sur la base du volontariat, l’inscription sera obligatoire », prévient Gibril
Jarju. Puis d’ajouter : « L’intérêt d’une assurance maladie c’est de partager
le risque. Les riches payent pour les pauvres et les gens en bonne santé payent
pour ceux qui sont malades. Dit autrement, c’est de la justice sociale ! »
Le
gouvernement gambien veut mettre en place le tiers payant. Plus besoin
d’avancer les frais pris en charge par votre assurance maladie. Il veut aussi
rendre l’accès à l’assurance maladie gratuit pour les personnes pauvres et
vulnérables. Face au défi que représente la mise en place d’une couverture
santé universelle, Gibril Jarju est confiant. « Ça va marcher et ça va
bouleverser le système de santé gambien, assure-t-il. Je pense même que la
couverture santé universelle va permettre de propulser la Gambie en termes de
développement, car le futur système de santé gambien aura la capacité d’attirer
des patients venus de la sous-région. Et pour finir, l’argent des Gambiens ne
servira plus à investir dans leur santé, mais ils pourront le dépenser dans
d’autres activités économiques. »
Des
Gambiens tournés vers le secteur privé
La
réforme devrait aussi concerner les cliniques. De nombreux Gambiens se tournent
vers les établissements de soin privés. Parfois ils se détournent même de leur
propre système de santé, regrette le docteur Ahmed Djire, praticien dans une
clinique. « La plupart du peuple gambien a perdu confiance dans le secteur
public. Deuxième chose, si les cliniques privées coûtent souvent très cher, ils
ont aussi cette idée que tout n’est pas disponible ici en Gambie. Ils vont
aller à l’extérieur, comme au Sénégal, pour avoir les mêmes traitements comme
des Sénégalais. C’est la raison pour laquelle les gens préfèrent discuter. »
Faciliter
les soins en Gambie, les rendre moins chers et redonner confiance dans le
système de santé local, ce sont les objectifs de la future couverture santé
universelle. L’épineuse question de son financement est à l’étude. Aujourd’hui
seuls 10 % des Gambiens bénéficieraient d’une assurance santé privée.