(Issued
Monday 20 January 2020)
Plusieurs
milliers de manifestants se sont réunis en périphérie de la capitale gambienne
Banjul. Ils demandent le retour de l’ancien dictateur Yahya Jammeh, exilé en
Guinée équatoriale depuis janvier 2017.
Les
manifestants demandent le retour de « Babili Mansa », surnom mandingue de Yahya
Jammeh qui signifie « le bâtisseur ». C’est l’image que Marie Kujabi veut
retenir de l’ancien président. « Il a construit des hôpitaux, des routes. Il a
amené la télévision. C’est pour cela que je le soutiens. Il a travaillé ».
«
Il n’y a pas de victime… »
Les
supporters de Yahya Jammeh ne veulent rien entendre des accusations de crimes
qui pèsent sur l’ancien dictateur. Certains parlent de propagande. Pour
Malamine Sanneh, la parole des pseudos victimes ne vaut rien. « Non ! C’est la
parole des gens. Nous, on ne voyait pas ça, il n’y a pas de victime. Ce sont
des mensonges ».
La
manifestation a rassemblé quelques milliers de personnes sans pour autant être
une démonstration de force. Sans Yahya Jammeh, le parti APRC cherche à
entretenir la flamme, analyse Lamin Cham, rédacteur en chef du Standard
Newspaper. « Les manifestations et les meetings politiques permettent de
maintenir les partis en vie. C’est ce qu’ils sont en train de faire je pense,
pour mobiliser tout le monde et entretenir la mémoire. »
L’ancien
parti présidentiel, APRC, exige le respect d’un accord conclu avec l’ONU, la
Cédéao et l’Union Africaine. Cet accord garantit à Yahya Jammeh le droit
revenir en Gambie avec le statut de citoyen et d’ancien président. Cette
mobilisation permet au parti de Yahya Jammeh de peser dans le débat public.
En
réaction, le Centre des victimes veut manifester le 23 janvier.