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Le Vice-Président déclare: « Je ne crains nullement mon renvoi du gouvernement car la vérité est bonne à dire»

Jun 10, 2022, 11:44 AM

Le Vice-Président de la Gambie, Dr Badara Joof, a révélé que les ministères doivent prendre la responsabilité pour la mise en œuvre des politiques et programmes qui garantiront le développement du pays.

Le Vice-Président, qui a affirmé qu’il ne mâchera pas ses mots, a signalé qu’il ne craignait nullement le renvoi du gouvernement par le Président rien que pour avoir dit la vérité.

« Nous devons prendre nos responsabilités car le gouvernement veut mettre en œuvre ses programmes de développement au cours des cinq prochaines années et nous ne pouvons le faire sans être honnêtes les uns envers les autres. Il faut que la vérité soit dite. Je serai toujours franc et honnête quel que soit l’endroit où je me trouve. Je dirai toujours la vérité que ce soit ici ou lors des réunions du Cabinet. Si le Président n’apprécie guère mon franc-parler et mon honnêteté, il est libre de procéder à mon renvoi du gouvernement. »

Au cours de son discours au premier colloque du gouvernement organisé au centre de conférence Sir Dawda Kairaba Jawara, le Vice-Président Joof a déclaré que c’est son devoir moral de dire la vérité car, a-t-il ajouté, il ressent une grande satisfaction dans l’expression de la vérité. Il a précisé qu’il ressent un grand plaisir à dire la vérité quelles qu’en soient les conséquences.

« Lors de la réélection du Président en Décembre, le peuple lui a donné un mandat retentissant pour la mise en place d’un nouveau Cabinet, et ce, conformément à la Constitution. Un Cabinet constitue l’organe exécutif du gouvernement. L’organe exécutif du gouvernement décide de la mise en place ainsi que des méthodes et mécanismes de mise en œuvre de ce programme de développement. Les populations Gambiennes attendent beaucoup du gouvernement et sont devenues très exigeantes. Nous devons mettre en œuvre les programmes de développement du gouvernement en vue de la satisfaction de leurs exigences. Donc, nous avons procédé à l’identification de 10 secteurs prioritaires. »

Le Vice-Président a poursuivi pour dire que le développement socio-économique du pays ne sera possible que si les comportements et visions politiques changent. Il a révélé que bien que la politique a un seul et même but, il existe différents voies et moyens pour la réalisation des programmes de développement. Il a souligné qu’il n’existe aucun parti politique au monde qui ne désire aider les populations à avoir accès à des soins médicaux et à un système éducatif de qualité ou à développer des activités touristiques génératrices d’emplois et de revenus.

« Nul n’est besoin de créer des disputes ou de proférer des insultes. Lorsque des dirigeants sont élus, nous devons ignorer nos différents politiques afin de coopérer et travailler main dans la main pour le développement socio-économique du pays. Le bien-être du pays est plus important que l’intérêt personnel des individus. Lorsque les intérêts du pays sont en conflit avec des intérêts individuels, alors les intérêts du pays doivent prendre le pas sur les intérêts individuels. »

 

La politique internationale

« Je ne peux déclarer avec certitude que notre gouvernement a procédé à la mise en place d’une politique internationale efficace et rigoureuse. Si cela a été fait, alors les effets de cette politique ne sont nullement visibles. Nous devons veiller à la mise en place d’une politique internationale efficace et rigoureuse destinée à remplir des buts spécifiques et qui permettra la satisfaction des intérêts de toutes les parties concernées. »

« En vue de l’établissement de partenariats favorables à notre développement national au niveau international, nous devons mettre en place des stratégies différentes. La politique internationale ne consiste nullement à entreprendre des voyages dans des pays étrangers en vue d’assister à des réunions et rentrer ensuite au pays pour faire des déclarations pompeuses. La politique internationale consiste plutôt à créer des partenariats avantageux pour le pays. Elle donne le ton et signale le début du processus de développement. Nous avons besoin d’une politique internationale qui sera bénéfique au pays. »

Le coût de la vie

Il a déclaré que les ministères des Finances, du Commerce, la Banque Centrale, la Chambre de Commerce, Le Monde des Affaires et l’Administration Portuaire doivent mener une réflexion profonde sur  ce sujet en vue de trouver des solutions idoines. 

« Nous vivons déjà une situation difficile. Cette situation difficile a un impact négatif sur la santé et le bien-être des populations. Le coût de la vie pourrait entrainer la rupture des mariages car elle est source d’animosité et de conflits dans les familles et ménages; les membres d’une famille seront obligés de se contenter d’un repas quotidien car ne disposant nullement des moyens nécessaires pour s’offrir trois repas quotidiens. Les populations seront alors frustrées et désabusées car étant dans une situation de dénuement total.»

« Nous devons donner les pleins pouvoirs à certaines personnes afin de leur permettre de prendre les initiatives et décisions idoines, de procéder à l’ouverture de Lettres de Crédit Renouvelables, et ce, en vue de permettre aux populations d’avoir un accès suffisant aux produits de première nécessité tels que le riz, le sucre, l’huile et la farine. » 

« Cette situation difficile est la même situation vécue dans d’autres pays. Nous devons nous évertuer à trouver des stratégies et solutions innovatrices. Nous ne devons aucunement nous contenter de faire de grands discours. Nous devons toujours garder à l’esprit les agriculteurs, les mères célibataires et les jeunes chômeurs et nous inspirer ainsi de leur sort pour mettre en place des stratégies économiques qui permettront aux populations d’avoir accès aux produits de première nécessité à des prix abordables et de vivre dans la quiétude et la paix. »