Fabakary Tombong Jatta (FTG), le nouveau Président-élu de l’Assemblée Nationale, a révélé lors d’une interview avec le journaliste Omar Wally qu’il opposerait son objection au projet de nouvelle constitution si certaines clauses ne sont pas rectifiées.
S’exprimant au cours de l’interview Jeudi dernier, il a insisté pour dire qu’il ne prévoyait nullement de rectifier ou de présenter une nouvelle constitution. Il a affirmé qu’il déclarerait sa ferme objection si le projet de nouvelle constitution est présenté à nouveau à l’Assemblée Nationale dans sa forme actuelle.
« Honnêtement et sincèrement, l’adoption de ce projet de nouvelle constitution ne serait pas dans les meilleures intérêts du pays car le document comprend des clauses qui ont fait l’objet d’une pétition de notre part auprès de la Commission. Ce document contient un certain nombre de contradictions et d’obstacles destinés à opprimer et à réduire la liberté d’action de nos leaders. Les constitutions ne sont pas mises en place pour veiller seulement aux intérêts de certains groupes ou institutions. Nous n’opposerons aucune objection à ce projet de nouvelle constitution si les principes de la démocratie et de la bonne gouvernance sont garantis. »
Ce politicien a déclaré que le mode de fonctionnement de la Commission devrait faire l’objet d’une rectification. Des personnalités indépendantes, compétentes et expérimentées devraient être nommées au sein de la Commission.
Fabakary Tombong Jatta a renouvelé son adhésion pour le retour d’exil de l’ancien Président Jammeh car, dit-il, cette situation ne concerne pas uniquement le sort de certains individus ou de l’ancien Président Jammeh. Il a ajouté que le temps est venu pour les Gambiens d’apprendre à traiter leurs présidents avec respect et honneur. « Les Présidents peuvent être jugés pour leurs actions, omissions, erreurs ou crimes. Cela doit cependant se faire dans le respect et la dignité. »
Répondant aux questions concernant son opposition initiale au Président Barrow, Fabakary Tombong Jatta (FTJ) a déclaré qu’il n’a jamais été opposé au Président Barrow. C’est plutôt le Président Barrow qui s’est opposé à lui lorsqu’il était membre du gouvernement de l’ancien Président Jammeh. Il a continué pour insister que le parti de l’Alliance pour la Construction et la Réorientation Patriotiques (APRC) avait remporté l’élection présidentielle de 2016.
« Lors de l’élection présidentielle de 2016, nous n’avons malheureusement pas été autorisés à avoir recours aux tribunaux en vue de régler le contentieux électoral comme il est de coutume de nos jours dans ce genre de situations. Et cela est déplorable. »
Il a déclaré que les chefs d’état de la CEDEAO ont préféré avoir recours aux armes et à la force pour mettre le pays à feu et à sang et imposer le régime du Président Barrow plutôt que de donner l’opportunité aux tribunaux de résoudre pacifiquement le contentieux électoral. Il a continué pour dire que c’était leur droit constitutionnel de faire appel aux tribunaux même si l’élection présidentielle avait été libre et transparente. Les chefs d’état de la CEDEAO leur ont renié ce droit car ils voulaient le départ du pouvoir de l’ancien Président Jammeh, dit-il.
« Je n’étais pas opposé à Barrow en tant que Président, mais plutôt à son gouvernement. Mais lorsque je me suis rapproché du Président Barrow, mon opinion de lui a changé. Il est important de noter que les leaders sont souvent influencés et manipulés par leur entourage. Mais au nom de la paix, de la réconciliation et de la stabilité, nous avons initié des discussions avec le Président Barrow et nous avons décidé de lui apporter notre soutien. »
Il a insisté pour dire que l’élection présidentielle de 2016 était invalide car truffée de fraudes et d’irrégularités.
Il a précisé qu’il ne poserait jamais d’obstacles au gouvernement du Président Barrow et veillerait à ce que ses projets de développement en vue du rehaussement du niveau de vie des populations Gambiennes soient mis en œuvre.