N’ayant pas respecté la date limite du 31 décembre 2024, le Parti Populaire National (NPP) a manqué de ce fait de remplir ses obligations en vertu de la loi et a demandé une autre prolongation. Nous comprenons que des circonstances imprévues puissent contrecarrer des plans, mais cette violation en série des lois électorales et l’indulgence continue de la Commission Electorale Indépendante (CEI), requièrent une explication. C’est ce que l’on doit au public lorsque les lois sont violées. Jusqu’à ce jour, la Commission Electorale Indépendante (CEI), n’a daigné fournir une explication visant à justifier la prolongation ou son incapacité à faire respecter les lois électorales en cas de récidive.
Le directeur de la communication de la Commission Electorale Indépendante (CEI) s’est adressé au quotidien hebdomadaire Standard au cours d’une interview. Il a déclaré: « Même s’il s’agit de lois, nous préférons prendre des engagements parce que c’est plus pratique que les sanctions. La sanction est trop sévère ».
Pourquoi la préférence d’une personne l’emporterait-elle sur les sanctions prévues par la loi après infraction de ces lois? Dire que cela est décevant est un euphémisme. Il n’appartient pas à la Commission Electorale Indépendante (CEI) de négocier la loi au nom d’une quelconque partie. En cas de violation, les dispositions sont claires et nous attendons de l’arbitre qu’il fasse respecter la loi. À l’heure où nous parlons, des citoyens inquiets ont saisi la Cour Suprême d’un recours contre le gouvernement de la Gambie pour violation des dispositions constitutionnelles en ce qui concerne la présentation du budget au parlement dans les délais impartis. Qu’en est-il alors de la Commission Electorale Indépendante (CEI) ? Un organe qui doit prouver à tous les Gambiens son indépendance et impartialité.
Le mépris constant des dispositions de la loi par le Parti Populaire National (NPP) et le gouvernement qu’il constitue est une violation des principes de l’État de droit, et la Commission Electorale Indépendante (CEI) ne doit en aucun cas être considérée comme complice de cet acte travers la non-application de cette la loi.
Il est révélateur que l’arbitre qui confirme une violation déclare, par l’intermédiaire de son directeur de la communication, que les sanctions recommandées par la loi sont « trop sévères », ignorant ainsi la loi et protégeant les contrevenants; ce qui soulève des inquiétudes quant à l’impartialité de la Commission Electorale Indépendante (CEI) ou à sa capacité à appliquer les lois lorsque le contrevenant est le parti au pouvoir.
Dans un souci de transparence, nous demandons à la Commission Electorale Indépendante (CEI) de fournir des explications justifiant l’extension des délais du congrès et de préciser si ces demandes d’extension ont été soumises à temps. Plus important encore, nous demandons des éclaircissements sur la question si les raisons invoquées dans la demande de prolongation répondent aux normes établies par la loi.
Selon le directeur de la communication cité par le journal The Standard, « Nous [la Commission Electorale Indépendante (CEI)] leur enverrons un rappel pour qu’ils le fassent dès que possible ». La Commission Electorale Indépendante (CEI) doit également faire savoir au public si elle a fixé une date limite spécifique à laquelle les obligations légales doivent être respectées, ou si les partis sont libres de déterminer la date de leur congrès après avoir manqué la date limite.
La prolongation des délais n’est pas le problème ici ; la violation répétée et l’absence d’explication ou de conséquence est la question, et nous attendons une explication détaillée de la Commission Electorale Indépendante (CEI) pour le public.