Ces
interrogatoires télévisées ont pour objectif de faire la lumière sur les crimes
commis sous le régime de Yahya Jammeh de 1994 à 2016.
Depuis
janvier, 188 témoins ont été entendus. Victimes, familles de victimes ou
auteurs supposés de crimes. Malgré les aveux de certains hommes de main de
Yahya Jammeh, aucune poursuite judiciaire n’a été engagée. Les familles des
victimes réclament justice.
La
Gambie est ainsi poursuivie devant la Cour de justice de la Cédéao par Sarjo
Cham. Il attaque son pays pour déni de justice et atteintes à ses droits
fondamentaux et ceux de son frère. L’opposant Mahawa Cham avait été enlevé en
2013 au Sénégal puis assassiné. Malgré leurs aveux, les auteurs présumés n’ont
pas été inquiétés se désole Sarjo Cham :
«
L’affaire a été abandonnée. Ils les ont relâchés alors qu’ils sont passés aux
aveux devant la police. C’est pourquoi il faut porter l’affaire devant la Cour
de justice de la Cédéao. Je n’ai aucune confiance en la Commission vérité. »
Sur
le bureau du ministre de la Justice, une pétition signée par des familles de
victimes. Elles exigent le retour en détention des Junglers, les hommes de main
de l’ancien président Yahya Jammeh. Quatre d’entre eux ont été libérés en août.
« Nous devons mettre fin à l’impunité en Afrique »plaide, Sira Ndow, nièce
d’une victime et directrice du réseau Aneked contre les exécutions
extrajudiciaires.
«
La Commission vérité, le ministre de la Justice et même le président font
pression pour favoriser la réconciliation et le pardon. Mais ce n’est qu’un
élément du processus de la justice transitionnelle. Nous sommes inquiets de
voir que la justice n’est pas suffisamment prise en considération et voilà pour
quoi nous nous battons. »
Tout
espoir de justice n’est pas perdu puisque la Commission vérité doit faire ses
recommandations à la fin de ses travaux d’ici un an.