Les résidents de la communauté de Sukuta dans le District Nord de Kombo ont déclaré qu’ils feront tout leur possible et à n’importe quel prix pour protéger leurs terres des malfaiteurs et personnes étrangères a la communauté, y compris les agents du Ministère de la Planification urbaine.
Cette déclaration fait suite à la violente confrontation qui a opposé l’Unité d’Intervention de la Police et la foule en colère qui s’était rassemblée à Salagi après la destruction de plusieurs édifices par les agents du Ministère de la Planification Urbaine qui, selon ces derniers, se trouvent sur les terres de réserve du gouvernement. Plus d’une douzaine de personnes ont été arrêtées et placées en garde à vue au Commissariat de Police de Brusubi.
Cette communauté témoigne qu’elle n’a aucunement bénéficié de projets de développement, mais a plutôt assiste à la vente des terres en question par certains individus à des personnes privées, dont la plupart sont des hauts fonctionnaires du gouvernement qui y construisent leurs maisons.
Dans une interview, Fatou Jaw Manneh, l’une des résidents de Sukuta arrêtés, a déclaré qu’ils ont été arrêtés simplement parce qu’ils sont venus demander aux agents du Ministère de la Planification Urbaine de mettre fin à la destruction de leurs lieux d’habitation.
Cette terre située à Salagi appartient à la communauté de Sukuta, c’est notre terre. Ils viendront avec leurs grands projets nous promettre des écoles, des marches, un cimetière, des hôpitaux pour ensuite attribuer nos terres à d’autres individus ou vendeurs.
Elle a ajouté : Le gouvernement est venu spolier nos terres et détruire nos maisons. Ils ont lancé des gaz lacrymogènes sur nous et l’un des résidents arrêtés ressent jusqu’à présent des douleurs dues aux effets du gaz.
Selon elle, ils n’ont nulle part où aller.
Elle a donc vivement demandé que le gouvernement arrête de saisir et de vendre leurs terres sous le prétexte fallacieux que ce sont des terres de réserve du gouvernement ou que toutes les terres appartiennent au gouvernement.
« Si l’état veut s’approprier une terre, il y a des procédures à suivre. C’est un sujet qui concerne Kombo et nous, en tant que résidents de Kombo, tiendront une réunion pour en discuter ».
Elle a ajouté qu’ils sont prêts à aller plus loin et s’attacher les services d’un avocat, saisir la justice en vue de punir ceux qui ont procédé a la vente illégale de leurs terres.
Pour sa part, Mbi Kuru, une chanteuse qui a également été mise en état d’arrestation, a déclaré qu’ils ont tout perdu car les terres que leur avaient été léguées leurs parents ont été spoliées et vendues à d’autres personnes.
Nous, résidents de Sukuta, avons consacré tant d’efforts et d’énergie pour développer cette terre sans aucun soutien quelconque de la Police ou du Ministère de la Planification Urbaine. Nous n’avons maintenant plus rien à Salaji parce que les terres que nous ont léguées nos parents et dont nous avons été dépossédés par le Ministère et les arnaqueurs immobiliers ont été vendues à des tierces personnes.
« La plupart des résidents de Sukuta louent des maisons pour leurs familles tandis que d’autres n’ont même pas de logement décent. Tout ce que nous voulons désormais, c’est reprendre possession de nos terres afin de les protéger contre les intrus et autres envahisseurs.
Abdulie Bojang, l’un des anciens de la communauté a longuement parlé du contexte historique des terres en question, rappelant qu’en 2001, l’ancien chef de village Amadou Hawa Cham leur avait demandé de quitter leurs terres sous prétexte qu’elles appartiennent au gouvernement sans pour autant fournir des preuves palpables.
Bojang a insisté que tous ces litiges fonciers a Sukuta sont dues à la présence de personnes malveillantes dans la communauté.
Nous sommes tous conscients du fait que les agents du Ministère ne viendront pas à Sukuta pour vendre les terres sans la complicité de personnes résidant dans la communauté. Ce contentieux fera l’objet d’une réunion regroupant toute la communauté afin que nous trouvions une solution durable à tous les problèmes fonciers de Sukuta.
Il a noté que la plupart des parcelles de terres appartenant à sa famille ont été appropriées par des personnes étrangères à la communauté, notamment les agents du Ministère de la Planification Urbaine.