L’honorable député Sainey Jawara, de la circonscription de Lower Saloum, a déposé une motion visant la création d’une commission chargée d’enquêter sur les importations illégales présumées dans le pays.
L’honorable Jawara a souligné que la Cellule de Renseignement Financière (CRF) est intervenue dans le commerce de certains produits qui étaient commercialisés au mépris des procédures appropriées par le biais de transactions bancaires à la fois à Ecobank et à Access Bank Gambia Limited. La CRF a alors demandé le dossier d’ouverture de compte et les relevés de compte d’Access Bank et d’Ecobank afin d’approfondir l’enquête.
L’honorable Jawara a également révélé qu’« un certain Mr Aurimas Steblys a été arrêté et remis à la police de Banjul pour être interrogé. Le rapport des services de renseignement indique que ce nom devrait faire l’objet d’une enquête plus approfondie afin d’établir d’éventuelles transactions criminelles et une probable perte de revenus pour l’État ». L’Administration Fiscale de la Gambie (GRA) et l’Inspecteur Général de la Police ont tous deux reçu un rapport de renseignement pour suite à donner.
Selon lui, des informations ont été reçues selon lesquelles certains individus auraient reçu des pots-de-vin d’un montant mensuel de 600 000 dalasis. Ces informations montrent qu’à la fin de chaque mois, ce montant est retiré du compte Access Bank n° 0010110000555 par un certain Mr Aurimas Steblys.
« Les dépôts sur les comptes proviennent probablement de la vente de produits pétroliers en Gambie par Apogee via Ultimate Beige Logistic et Creed Energy Limited. Les documents d’Access Bank révèlent un accord entre Creed Energy et Crossbreed Holding Company pour le commerce de produits pétroliers en Gambie. Cependant, Apogee FZC s’est opposée à cet accord et ne l’a jamais appliqué », a-t-il révélé.
L’honorable Alhagie Mbowe, de la circonscription de Haut-Saloum, a déclaré que la question en jeu nécessite une enquête parlementaire sur certaines des allégations présentées à l’Assemblée.
Selon l’honorable Mbow, une analyse du rapport met clairement en évidence des préoccupations liées à la crise économique. Il a ajouté que l’acte est une infraction à la Loi Anti-Corruption de 2023, et qu’il est possible que des Règlements sur la Lutte Contre le Blanchiment d’Argent et le Financement du Terrorisme avaient été transgressés. « En outre, il pourrait y avoir des problèmes de conformité avec la Loi Bancaire de 2009. Suite à un examen plus approfondi, il est alors évident qu’il y a une perte potentielle de recettes publiques et des cas de blanchiment d’argent, de pots-de-vin et de corruption qui nécessitent une enquête parlementaire indépendante, et ce, afin d’identifier les parties impliquées et de prendre les mesures appropriées », a-t-il ajouté.
« Une prise en compte des réglementations bancaires démontre clairement que la Loi sur la Lutte Contre le Blanchiment d’Argent et le Financement du Terrorisme impose des obligations spécifiques aux banques et aux autres institutions financières. Il semble qu’il y ait des problèmes potentiels de conformité et d’application des Règles de Connaissance du Client (KYC) », a-t-il déclaré.
L’Honorable Almameh Gibba de Foni Kansala a décrit la question comme une menace pour la sécurité financière du pays et a donc demandé la mise en place de deux comités conjoints, le FPAG et les Entreprises Publiques, en vue de mener des enquêtes sur la question.
« Nous devons briser le cercle des cartels dans ce pays. Ces cartels opèrent impunément dans notre pays. Aucune personne ou entité ne doit être autorisée à exploiter les ressources de ce pays pour leur richesse personnelle car ces cartels ne s’acquittent ni de leurs droits d’impôt, ni de toutes autres obligations légales ou procédurières. Une analyse approfondie des preuves en notre possession démontrent que de multiples retraits ont été effectués. Ces individus exploitent confortablement les ressources du gouvernement, sans être inquiétés », a-t-il conclu.
Les députés ont exprimé leurs inquiétudes et ont demandé qu’une enquête soit immédiatement menée sur cette question.
La motion a été ratifiée. Elle autorise la mise en place d’une enquête parlementaire dans les 90 jours à compter d’hier et charge les commissions compétentes de mener des enquêtes et de soumettre leur rapport.