Le gouvernement de la Gambie a approuvé hier toutes les recommandations de la Commission Vérité, Réconciliation et Réparations (TRRC) concernant le lancement de poursuites judiciaires contre les auteurs de violations des droits de l’Homme, dont l’ancien Président Yayha Jammeh, pour les nombreux crimes perpétrés durant la période de Juillet 1994 à Janvier 2017.
Le Procureur Général et Ministre de la Justice, Mr Dawda Jallow, a déclaré lors d’une conférence de presse tenue au Centre de Conférence Sir Dawda Kairaba Jawara à l’occasion de la publication du livre blanc du gouvernement que l’ancien Président Jammeh sera poursuivi en justice. Il a ajouté qu’un bureau d’investigation sera en effet mis en place en vue de créer les conditions idéales pour le lancement des poursuites judiciaires contre l’ancien Président.
« Nous travaillons en ce moment sur les modalités pour le lancement des poursuites judiciaires contre l’ancien Président. Nous œuvrons pour la mise en place d’une stratégie d’enquête qui nous permettra d’adopter les mécanismes et procédures appropriés. L’ancien Président Jammeh sera traduit en justice pour les atrocités qu’il avait commises » a ajouté Mr Jallow.
Mr Jallow a déclaré que sur les 265 recommandations de la Commission Vérité, Réconciliation et Réparations (TRRC), seulement deux avaient été rejetées par le gouvernement. Il a ajouté qu’à l’exception des deux recommandations rejetées, lorsque le gouvernement désapprouve une recommandation, il propose alors une solution alternative en vue de la réalisation de l’objectif final de la recommandation.
Les deux recommandations rejetées par le gouvernement concernent l’attribution du sobriquet de ‘mercenaires’ aux juges étrangers ainsi que l’octroi de l’amnistie a Sanna Bairo Sabally pour avoir, selon la Commission de Vérité, été injustement incarcéré pendant une certaine période de temps, et ce, suite à des fausses accusations montées de toutes pièces par la junte militaire.
Selon le Livre Blanc, Yayha Jammeh a régné sur la Gambie pendant 22 ans avec une main de fer. Les exécutions sommaires, meurtres, viols, actes de torture, disparitions forcées et les nombreuses violations des droits de l’Homme faisaient partie intégrante de son régime militaire.
« Avec l’aide et l’assistance de ses complices, notamment les Junglers (ses assassins professionnels) et de l’Agence Nationale de Renseignements (NIA), Yahya Jammeh a utilisé ces instruments pour consolider son pouvoir, et ce, en instaurant la peur et la crainte dans le cœur et l’esprit des populations Gambiennes et de toute personne soupçonnée d’opposition au régime » a révélé le Livre Blanc.