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L'Agence de Control Médical (AMC) rejette la responsabilité de tous les décès d'enfants dus à l'insuffisance rénale aiguë

Jun 30, 2025, 11:22 AM

Mr Marenah, le directeur exécutif par intérim de l'Agence de Contrôle Médical (MCA), affirme que l'agence a des preuves

Au cours d'un vigoureux contre-interrogatoire animé par Maître L. Farage, l’avocat représentant les plaignants, dans le procès concernant les enfants décédés des suites d’une insuffisance rénale aiguë, Mr Essa Marenah, directeur exécutif par intérim de l'Agence de Contrôle Médical (MCA), témoignant sous serment, a déclaré sans équivoque que tous les produits à base de sirop n'étaient pas responsables des décès d'enfants gambiens, insistant sur le fait que certains décès n'étaient pas liés à une insuffisance rénale aiguë.

« Vous êtes informés que des produits importés dans ce pays ont causé les décès? a demandé Maître L. Farage. Le témoin, Essa Marenah, a répondu avec hésitation : « Causé la mort de qui ? »

Nullement impressionné par cette réponse, Maître Farage a poursuivi : « Mr Marenah, ce n'est pas une plaisanterie. Vous êtes ici pour répondre aux victimes - celles qui sont assises juste derrière moi, » a-t-elle déclaré lors du contre-interrogatoire du témoin.

C'est alors que Maître MD Mballow est intervenu: « Mon Seigneur, il ne s'agit pas d'un échange personnel entre l’avocat représentant les plaignants et le témoin. Maître Farage ne contrôle pas le témoin, c'est la Cour qui le fait. Si une question est posée, le témoin a tout à fait le droit d'y répondre. Et s'il ne comprend pas, il peut demander des éclaircissements. Mon témoin n'est pas là pour être intimidé, » a-t-il réagi.

Maître Tambadou a également objecté: « Mon Seigneur, j’estime que mon confrère est trop émotif. Je suis debout, vous ne pouvez pas parler au-dessus de moi, » a-t-il déclaré, contestant le comportement de Maître Farage.

« Et pourquoi déclarer que les victimes sont assises derrière vous ? C'est un appel émotionnel, ce n'est pas une bonne question. Concentrons-nous sur les faits de cette affaire, » a-t-il souligné

Maître Farage a poursuivi, imperturbable: « Nous ne sommes pas ici pour discuter de morts ordinaires ou de victimes anonymes. Le témoin est suffisamment informé de la raison de sa présence dans ce tribunal. Lorsque je dis que ces quatre médicaments ont causé les décès, et qu'il demande « les décès de qui?, » pour qui pensez-vous que nous sommes ici ? Cette affaire concerne des enfants qui sont morts suite à une mauvaise médication, » a-t-elle déclaré, insistant sur le fait que sa question était simple et ancrée dans les faits.

Le juge président Jaiteh est alors intervenu pour rétablir l'ordre: « Monsieur le témoin, vous devez écouter attentivement les questions. Si quelque chose échappe à votre compréhension, veuillez m’en informer, et je demanderai une clarification à Maître Farage. Mais ne vous engagez pas dans des conversations à bâtons rompus. Procédons de manière ordonnée, » a conseillé le juge.

Maître Farage a commencé son interrogatoire en citant à haute voix les noms d'enfants qui seraient décédés à la suite de la prise de médicaments contaminés. Elle a ajouté avec insistance : « Ces médicaments de mauvaise qualité ont causé la mort de tous les enfants que j'ai cités ».

Le directeur intérimaire de l'Agence de Contrôle Médical (MCA), Essa Marenah, a répliqué: « Je ne suis nullement convaincu que les médicaments aient causé la mort de tous ces individus. Dans certains cas, peut-être, oui, mais pas dans tous. Et nous avons des preuves à l'appui. »

 

Il a apporté des précisions à ce sujet : « Je ne nie pas que certains aient pu mourir d'une insuffisance rénale aiguë, mais il est important de comprendre que l'insuffisance rénale aiguë a des causes multiples. Si vous examinez les certificats de décès, vous constaterez que certains enfants ne souffraient même pas d'insuffisance rénale aiguë. Certains d'entre eux n'ont jamais pris ces médicaments contaminés ; ils sont simplement décédés à peu près au même moment. Je ne comprends pas comment tous ces cas ont été inclus dans votre déclaration. »

Il poursuit : « En fait, il y a au moins un cas où l'enfant n'est pas décédé des suites d'une insuffisance rénale aiguë. Un autre enfant est décédé en janvier 2022, avant même que les médicaments en question ne soient importés dans le pays. Comment ce décès pourrait-il donc être lié à ces produits ? Cela s'applique également à plusieurs autres cas. »

Au début de son témoignage hier, Mr Essa Marenah a informé la cour qu'il supervisait Stop Step Pharmacy depuis 2004, avant de rejoindre l'Agence de Contrôle Médical (MCA).

Lors du contre-interrogatoire, Maître Farage a posé la question suivante : «Pouvez-vous nous éclairer sur la procédure de rigueur qui a été exercée par l'Agence de Contrôle Médical (MCA) concernant les produits en question ? »

Le témoin a répondu: « L'Agence de Contrôle Médical (MCA) a respecté toutes les exigences légales pour s'assurer que les produits importés répondaient aux normes nécessaires. La procédure de rigueur consiste à vérifier que l'importateur est enregistré, qu'il possède une licence d'importation valide, qu'il a obtenu la permission de l'Agence de Contrôle Médical (MCA) et que les produits importés sont inspectés à l'arrivée. Les conteneurs doivent être ouverts en présence de fonctionnaires de l’Agence de Contrôle Médical (MCA) en vue de permettre aux inspecteurs d'examiner les médicaments. »

Le témoin a été interrogé sur les mesures prises avant l'entrée des produits dans le pays. Mr Marenah a répondu qu'il avait déjà répondu à la question. Cependant, Maître Farage a insisté pour obtenir une réponse directe.

Le témoin a alors clarifié: « Avant importation, l'importateur doit coordonner avec l’Agence de Contrôle Médical (MCA). Tout produit sélectionné pour importation doit figurer sur un permis d'importation, qui comprend tous les détails concernant les médicaments, tels que les certificats d'analyse et autres documents requis pour le contrôle par l’Agence de Contrôle Médical (MCA).

Auparavant, Mr Ali Schuman, directeur d'Atlantic Pharmaceutical Company, qui avait été rappelé pour témoigner, a été interrogé par Maître M.D. Mballow sur la question de savoir si les 3ème, 4ème et 5ème accusés avaient joué un rôle quelconque dans la sélection des produits. Mr Schuman a répondu fermement : « Non ». Il a ensuite précisé que bien que ces défendeurs n'ont pas participé au choix des produits, ils les ont toutefois approuvés.

Il a été demandé à Mr Schuman si un contrôle de qualité avait été effectué sur les produits. Il a répondu que de tels contrôles n'avaient pas été prescrits.

Maître M.D. Mballow a insisté sur ce point : « En tant que titulaire d'une licence, n'est-il pas exact que lorsque vous importez des produits, ceux-ci doivent répondre à des normes de sécurité et de qualité ? » Mr Schuman a répondu : « Bien sûr, lorsque vous importez un produit, celui-ci doit répondre aux normes de sécurité », affirmant l’adhésion totale de la société à toutes les réglementations de l’Agence de Contrôle Médical (MCA) lorsqu'elle importe des médicaments dans le pays.

L'affaire a été ajournée jusqu'au 3 juillet de cette année pour la poursuite du contre-interrogatoire du directeur exécutif intérimaire de l’Agence de Contrôle Médical (MCA) par Maître L. Farage, l’avocat représentant les plaignants.