Le gouvernement a estimé le budget 2025 à 52,9 milliards de dalasis pour la fourniture de services essentiels. La présentation du projet de budget a été retardée à l'initiative du gouvernement, mais le ministre des finances a donné les raisons de ce retard et s'est excusé.
Cette explication fait suite à la motion de procédure du chef de la minorité et député de Brikama North, l’Honorable Alhagie S. Darbo, selon laquelle le ministre des finances n'a pas présenté le budget 2025 conformément à la loi.
Dans son argumentation, l'Honorable Darbo a souligné que la disposition 152 (1) de la Constitution de 1997 exige que le Président demande au Ministre des Finances de présenter le budget au moins 60 jours avant la fin de l'année, ce qui n'a pas été fait.
Le ministre a révélé qu'une partie des conditions du programme du FMI est qu'ils doivent approuver un budget qui soit cohérent avec le cadre fiscal. « Nous ne pouvions pas préparer unilatéralement un budget sans respecter le cadre », a-t-il ajouté.
La discussion, a-t-il dit, « est ce qui a retardé la conclusion du budget lors de leur séjour dans le pays en octobre. Nous avons demandé des conseils et des orientations. Le gouvernement avait pour objectif de mettre l'accent sur certaines choses que nous désirions entreprendre, et dans un souci de transparence avec cette auguste Assemblée, comme cela est déjà reflété dans le budget, nous voulions procéder à une révision des salaires. Et je pense que c'était la demande de cette auguste Assemblée que les révisions salariales fassent partie du budget 2025 », a-t-il souligné.
« L'examen des salaires a dû passer par de nombreuses séances de discussion, et certaines de ces discussions durent plus de trois ou quatre semaines. Ce n'est que lors de la réunion annuelle avec le FMI et la Banque Mondiale que les négociations sur le budget ont été conclues et, par conséquent, nous avons confirmé et obtenu un budget qui convenait aux deux parties ».
A la suite d’une discussion animée entre les membres, le président de la Chambre, l’Honorable Fabakary Tombong Jatta, a demandé des excuses et a recommandé au ministre des finances de prendre des dispositions afin que ce genre de retard ne se répète pas en 2026.
Il a déclaré que « d’après une analyse plus approfondie de l'article 152 (1) de la Constitution telle qu'amendée, il impute au président, par l'intermédiaire du Ministère de l’Economie et des finances (MoFEA), d'établir les estimations des recettes et des dépenses de la Gambie. Elle ne donne aucune instruction à l'Assemblée Nationale et ne précise aucune conséquence juridique en cas de non-respect du délai par l'exécutif. En d'autres termes, elle ne nous donne pas le mandat de rejeter le dépôt du budget des dépenses s'il est présenté hors délai ».
« En fait, le devoir de l'Assemblée Nationale est inscrit dans l'article 152(1A) qui est d'examiner le budget des dépenses une fois qu'il a été déposé dans le délai prévu par la Constitution, c'est-à-dire 30 jours (tel qu'amendé) », a ajouté le président de l'Assemblée.
« Dans ces circonstances, nous ne pouvons nullement revenir en arrière pour examiner l'état prévisionnel dans les délais requis. Étant donné que l'état prévisionnel des recettes et des dépenses est un instrument essentiel dans la gestion des affaires de l'État pour le prochain exercice fiscal, je me permets de demander à cette auguste Assemblée de permettre à l'honorable ministre de procéder à la présentation de l'état prévisionnel. Toutefois, avant de le faire, je demanderais à l'honorable ministre de présenter ses excuses sincères, sans aucune explication, à cette auguste Assemblée pour avoir manqué de respecter le délai requis. »
Le ministre des finances a obéi, s'est excusé auprès des législateurs et a promis que la présentation du budget dans les années suivantes ne souffrira d’aucun retard, puis a présenté le projet de budget.