La Commission Vérité, Réconciliation et Réparations (TRRC) informe le public que quatre cas de disparitions n’ont pas connu de résolution finale au cours des 3 longues années d’enquêtes de la Commission. Un de ces cas concerne un journaliste.
Le premier cas de disparition, selon la Commission Vérité, Réconciliation et Réparations (TRRC), concerne la disparition de Bubai Sayang et de Momodou Lamin Nyassi. « Selon la seconde épouse de Modou Lamin, Ida Badjie, son époux et deux de ses amis, notamment Ndongo Mboob et Bubai Sanyang, tous originaires de Bwiam, sont venus dans la cour afin d’échanger avec son époux. »
« Apres la prière du Maghrib, il les a accompagnés jusqu’à la sortie de la cour. Aussitôt qu’ils ont mis les pieds à l’extérieur de la cour, ils ont été saisis par des inconnus qui les ont embarqués à bord d’une voiture qui a ensuite démarré pour une destination inconnue. »
« Avant leur départ, son fils, Ali Nyassi, avait été informé par son père qu’ils se rendaient au commissariat de police de Sibanor. Selon elle, ils ont été conduits au commissariat de police de Sibanor. Mais ils ont été informés par les agents de police que son époux et ses compagnons n’étaient pas détenus au commissariat de police de Sibanor»
« Bien qu’aucun élément de l’unité d’élite d’assassins dénommées ‘les Junglers’ n’a fait de révélation concernant l’assassinat de Bubai Sanyang et de Momodou Lamin Nyassi, ces deux hommes n’ont jamais été retrouvés vivants depuis l’annonce par les membres de leur famille de leur arrestation il y a 17 ans. Ils ont disparu, le gouvernement a été informé de leur disparition. Cependant, aucune investigation n’a été menée en vue de les retrouver. »
« L’un de ces hommes, selon Malick Jatta, aurait été assassiné par Sanna Manjang. D’après lui, des hommes ont marqué un arrêt dans la localité de Bwiam. Ces hommes étaient en tenue civile et étaient des agents présumés de l’Agence Nationale de Renseignements (NIA) (qui a procédé à l’arrestation des trois hommes). Ces agents ont remis les trois personnes arrêtées à Sanna Manjang. Il est donc évident de conclure que ces trois personnes confiées à Sanna Manjang étaient Ndoogo Mboob, Bubai Sanyang et Momodou Lamin Nyassi. »
Le rapport révèle que ni le gouvernement, ni les ‘Junglers’ n’ont fourni des informations concernant le sort de ces victimes.
Le second cas concerne Chief Ebrima Manneh, le reporteur du défunt quotidien Daily Observer. « Le 11 Juillet 2006, deux agents de l’Agence Nationale de Renseignements (NIA) ont procédé à l’arrestation de Chief Ebrima Manneh à leur bureau à Banjul, et ce, parce qu’il avait tenté de publier un rapport de la chaine anglaise BBC critiquant la gestion de l’ancien Président Jammeh. »
« Ses collègues ont été témoins de son arrestation. En Juillet 2007, Chief Ebrima Manneh a été aperçu, selon certaines sources, au Royal Victoria Teaching Hospital où il recevait un traitement pour l’hypertension artérielle. »
« Des rapports indiquaient que Manneh avait été assassiné par les Junglers et que son corps avait été jeté dans un puits situé aux environs du village de Kanilai. D’autres rapports suggèrent qu’il avait été enterré dans une fosse derrière le Commissariat de Police de Sare Ngai. »
Bai Lowe, qui est présentement l’objet de poursuites judiciaires en Allemagne, a déclaré à la Commission Vérité, Réconciliation et Réparations (TRRC) que Chief Manneh avait été tué à l’aide de marteaux et de machettes. Lorsque Chief Ebrima Manneh est mort, ils ont alors jeté son corps dans un puits à Kanilai.
« Bai Lowe a ajouté que Chief Ebrima Manneh avait été tué le même jour que Daba Marenah, Ebou Lowe, Alieu Ceesay, Alpha Bah et Malafi Corr. Le 21 Février 2007, le gouvernement a publié une déclaration rejetant toute implication dans l’arrestation et la disparition de Chief Manneh. »
La Commission a entrepris des démarches en vue d’analyser les registres de détention des commissariats de police où il avait été incarcéré. La Commission a également eu des entretiens avec certains agents de police qui l’avaient aperçu le jour de son arrestation. La Commission n’a cependant pu établir avec exactitude le sort de Chief Ebrima Manneh. Le gouvernement n’a mené aucune enquête sur cet incident. Les membres de sa famille n’ont jamais été informés sur son sort.
En outre, Kanyi Ba Kanyi, un employé du Christian Children’s Fund avait été arrêté par la police locale le 18 Septembre 2006 et conduit dans plusieurs endroits. Il avait finalement été conduit et incarcéré au Commissariat de Police de Banjul.
Selon le frère de Kanyi Bah, Wandifa Kanyi, l’agent de police lui a dit que son frère avait été arrêté en vue d’être « questionné sur une affaire concernant une transaction financière douteuse. »
Le gouvernement a démenti plus tard que Kanyi Bah était gardé en détention. Cependant, il avait été aperçu au Royal Victoria Teaching Hospital le 14 Mars 2008 sous l’escorte des gardes pénitenciers de la Prison Centrale de Mile II. Sa santé était fragile. Son sort est inconnu depuis 2008 car le gouvernement de l’ancien Président Yahya Jammeh a continué de refuser de donner des explications sur son sort.
Au cours des investigations, la Commission a découvert que Kanyi Ba avait été aperçu vivant pour la dernière fois à la prison centrale de Mile II par certains prisonniers. Depuis lors, il n’a plus jamais été revu vivant.
« La Commission n’a pu établir son sort avec exactitude. Le gouvernement n’a jamais mené une enquête sur sa disparition. Sa famille n’a jamais été informée sur son sort. »
Le dernier cas de disparition forcée établit par la Commission Vérité, Réconciliation et Réparations (TRRC) concerne la disparition de Ceesay Bujiling, un surveillant d’école qui résidait à Kanilai.
« Selon le témoignage de l’ancien aide-soignant du Président Jammeh, Saihou Jallow, l’ancien Président Yayha Jammeh lui a révélé que Ceesay Bujiling avait été exécuté. »
« Cependant, le gouvernement de l’époque avait toujours fermement pris ses distances et rejeté toute connaissance sur le sort de Ceesay Bujiling. »