
Lors d’un minutieux contre-interrogatoire devant le juge Ebrima Jaiteh de la Haute Cour de Banjul, Maître Adama Sillah, représentant Amie Bojang, la deuxième accusée dans la fusillade des agents de la Brigade d’Intervention de la Police à Sukuta, a interrogé Bakary Mankajang, (dixième témoin de la défense) sur ses antécédents journalistiques et les circonstances entourant son interview du témoin de l’accusation, Mama Jabbie.
Mankajang a témoigné qu’il exerce la profession de journaliste depuis quatre à cinq ans, ayant entamé sa carrière en 2021 en tant que journaliste radio. Il a confirmé avoir interviewé Mama Jabbie pendant environ 10 à 11 minutes.
Il a été interrogé sur sa popularité sur les réseaux sociaux. Mankajang a révélé qu’il compte près de 81.000 admirateurs sur son compte Facebook et environ 283.000 abonnés sur TikTok. Il a ajouté que ses publications attirent régulièrement entre 145.000 et 150.000 surfeurs du web.
Harcelé de questions sur le lieu et l’heure de l’interview, Mankajang a déclaré que l’interview a eu lieu à Yarambamba, dans une cour familiale qui appartiendrait à la sœur de la Présidente. Il a précisé que c’est Mama Jabbie elle-même qui a décidé du lieu de l’interview bien que ses investigations avaient auparavant indiqué qu’elle réside à Sukuta.
Il a révélé qu’il avait parlé avec Mama Jabbie la nuit précédant l’interview, au cours de laquelle elle a mentionné qu’elle s’était rendue au commissariat en compagnie des agents de police afin de dénoncer un suspect. Le lendemain matin, elle lui a demandé de la rencontrer à Yarambamba, d’où elle lui a donné des instructions afin qu’il puisse retrouver la cour familiale où devait avoir lieu l’interview.
Maître Sillah lui a demandé si le fait que l’interview avait eu lieu dans la cour familiale de la sœur du Président de la République aurait pu influencer les déclarations de Mama Jabbie. Mankajang a répondu : « Je n’en ai aucune idée. »
Maître Sillah a ensuite demandé si le témoin avait été informé de la rançon d’un million de dalasis qui avait été offerte pour la capture du premier accusé. « Oui, j’en avais été informé. L’information circulait librement dans tout le pays apres l’annonce du Président de la République, » a confirmé Mankajang.
Maître Sillah a suggéré que le lieu et l’heure de l’interview, suite à l’annonce officielle de la rançon, auraient être pu être choisis afin d’attirer les faveurs ou protéger les intérêts du Président de la République. Mankajang a répondu : « Je ne saurais éclairer votre lanterne sur ce sujet. »
Maître Sillah a poursuivi : « Au cours de l’interview, Mama Jabbie vous a déclaré qu’aussitôt qu’elle a vu le premier accusé, elle a suspecté qu’Ousainou avait commis un méfait. Est-ce correct ? »
« Oui, ce sont ses déclarations. Et l’enregistrement-audio a été diffusé devant le tribunal, » Mankajang a répondu.
Maître Sillah a demandé si cela était juste de la part de Mama Jabbie de pointer le doigt vers le suspect avant même conclusion de toute enquête. Mankajang a répondu : « Ce sont ses déclarations dans l’interview. »
Il a confirmé que Mama Jabbie a déclaré « qu’elle agissait au nom du Président de la République. »
Maître Sillah a ensuite demandé si Mama Jabbie avait déclaré avoir vu le premier accusé avec des ‘’machineries de toutes sortes’’ au cours ou en dehors de toute interview officielle. L’accusation a objecté, soutenant que des informations obtenues en dehors de toute procédure officielle était inadmissible. L’avocat de la défense a répliqué, citant l’Article 10-02 de la Loi sur les Preuves, qui permet un contre-interrogatoire afin de déterminer l’authenticité de la déclaration d’un témoin ou établir les faits concrets.
L’avocat de la défense a demandé si Mama Jabbie avait mentionné les rebelles du MFDC ou MFPC au cours de l’interview. « Non, elle ne les a nullement mentionné, » a répondu Mankajang.
Il a été demandé au témoin si la deuxième accusée, Amie Bojang, avait été mentionnée au cours de l’interview. Mankajang a répondu : « Non, l’interview ne concernait que son interaction avec le premier accusé. Amie Bojang n’a nullement été mentionnée. »
Maître Sillah a conclu : « Il serait donc convenable de dire que rien n’a été dit concernant la deuxième accusée lors de l’interview de Mama Jabbie ? » « Oui, » a confirmé Mankajang.
L’avocat du ministère public, Maître A.O. Wakawa a ensuite entamé son propre contre-interrogatoire, il a demandé si le journalisme est une profession gouvernée par un code d’éthique et de conduite. Mankajang a affirmé que le journalisme est une profession gouvernée par des normes d’éthique et qu’il est membre à la fois de l’Association des Jeunes Journalistes de la Gambie et de l’Union de la Presse de la Gambie.
Maître A.O. Wakawa a douté de la compétence des journalistes à mener des investigations. Mankajang a répondu que le journalisme d’investigation est une part essentielle et avérée de la profession.
Il a reconnu que la police a organisé une conférence de presse sur l’incident, qu’il a suivi en ligne, bien qu’il ne puisse se remémorer si la conférence de presse avait eu lieu avant ou après son interview avec Mama Jabbie. « Je ne me souviens pas exactement des dates, » a-t-il avoué.
Il lui a été demandé s’il avait transmis des informations à la police. Mankajang a répondu par la négative, mais estime avoir contribué aux investigations en sa capacité de journaliste. « J’étais conscient que quiconque détenait des informations pourrait aider la police à arrêter le suspect, » a-t-il déclaré.
Cependant, Mankajang a révélé qu’il avait été arrêté après son retour de Jurulung. « Apres mon arrivée, j’avais été arrêté par la police, » a-t-il dit. Il a ajouté qu’aucun motif ne lui avait été communiqué au moment de l’arrestation, mais il avait été informé plus tard qu’il avait été arrêté pour avoir causé des interférences avec des témoins ainsi que pour des problèmes de juridiction.
Mankajang a témoigné qu’il exerce la profession de journaliste depuis quatre à cinq ans, ayant entamé sa carrière en 2021 en tant que journaliste radio. Il a confirmé avoir interviewé Mama Jabbie pendant environ 10 à 11 minutes.
Il a été interrogé sur sa popularité sur les réseaux sociaux. Mankajang a révélé qu’il compte près de 81.000 admirateurs sur son compte Facebook et environ 283.000 abonnés sur TikTok. Il a ajouté que ses publications attirent régulièrement entre 145.000 et 150.000 surfeurs du web.
Harcelé de questions sur le lieu et l’heure de l’interview, Mankajang a déclaré que l’interview a eu lieu à Yarambamba, dans une cour familiale qui appartiendrait à la sœur de la Présidente. Il a précisé que c’est Mama Jabbie elle-même qui a décidé du lieu de l’interview bien que ses investigations avaient auparavant indiqué qu’elle réside à Sukuta.
Il a révélé qu’il avait parlé avec Mama Jabbie la nuit précédant l’interview, au cours de laquelle elle a mentionné qu’elle s’était rendue au commissariat en compagnie des agents de police afin de dénoncer un suspect. Le lendemain matin, elle lui a demandé de la rencontrer à Yarambamba, d’où elle lui a donné des instructions afin qu’il puisse retrouver la cour familiale où devait avoir lieu l’interview.
Maître Sillah lui a demandé si le fait que l’interview avait eu lieu dans la cour familiale de la sœur du Président de la République aurait pu influencer les déclarations de Mama Jabbie. Mankajang a répondu : « Je n’en ai aucune idée. »
Maître Sillah a ensuite demandé si le témoin avait été informé de la rançon d’un million de dalasis qui avait été offerte pour la capture du premier accusé. « Oui, j’en avais été informé. L’information circulait librement dans tout le pays apres l’annonce du Président de la République, » a confirmé Mankajang.
Maître Sillah a suggéré que le lieu et l’heure de l’interview, suite à l’annonce officielle de la rançon, auraient être pu être choisis afin d’attirer les faveurs ou protéger les intérêts du Président de la République. Mankajang a répondu : « Je ne saurais éclairer votre lanterne sur ce sujet. »
Maître Sillah a poursuivi : « Au cours de l’interview, Mama Jabbie vous a déclaré qu’aussitôt qu’elle a vu le premier accusé, elle a suspecté qu’Ousainou avait commis un méfait. Est-ce correct ? »
« Oui, ce sont ses déclarations. Et l’enregistrement-audio a été diffusé devant le tribunal, » Mankajang a répondu.
Maître Sillah a demandé si cela était juste de la part de Mama Jabbie de pointer le doigt vers le suspect avant même conclusion de toute enquête. Mankajang a répondu : « Ce sont ses déclarations dans l’interview. »
Il a confirmé que Mama Jabbie a déclaré « qu’elle agissait au nom du Président de la République. »
Maître Sillah a ensuite demandé si Mama Jabbie avait déclaré avoir vu le premier accusé avec des ‘’machineries de toutes sortes’’ au cours ou en dehors de toute interview officielle. L’accusation a objecté, soutenant que des informations obtenues en dehors de toute procédure officielle était inadmissible. L’avocat de la défense a répliqué, citant l’Article 10-02 de la Loi sur les Preuves, qui permet un contre-interrogatoire afin de déterminer l’authenticité de la déclaration d’un témoin ou établir les faits concrets.
L’avocat de la défense a demandé si Mama Jabbie avait mentionné les rebelles du MFDC ou MFPC au cours de l’interview. « Non, elle ne les a nullement mentionné, » a répondu Mankajang.
Il a été demandé au témoin si la deuxième accusée, Amie Bojang, avait été mentionnée au cours de l’interview. Mankajang a répondu : « Non, l’interview ne concernait que son interaction avec le premier accusé. Amie Bojang n’a nullement été mentionnée. »
Maître Sillah a conclu : « Il serait donc convenable de dire que rien n’a été dit concernant la deuxième accusée lors de l’interview de Mama Jabbie ? » « Oui, » a confirmé Mankajang.
L’avocat du ministère public, Maître A.O. Wakawa a ensuite entamé son propre contre-interrogatoire, il a demandé si le journalisme est une profession gouvernée par un code d’éthique et de conduite. Mankajang a affirmé que le journalisme est une profession gouvernée par des normes d’éthique et qu’il est membre à la fois de l’Association des Jeunes Journalistes de la Gambie et de l’Union de la Presse de la Gambie.
Maître A.O. Wakawa a douté de la compétence des journalistes à mener des investigations. Mankajang a répondu que le journalisme d’investigation est une part essentielle et avérée de la profession.
Il a reconnu que la police a organisé une conférence de presse sur l’incident, qu’il a suivi en ligne, bien qu’il ne puisse se remémorer si la conférence de presse avait eu lieu avant ou après son interview avec Mama Jabbie. « Je ne me souviens pas exactement des dates, » a-t-il avoué.
Il lui a été demandé s’il avait transmis des informations à la police. Mankajang a répondu par la négative, mais estime avoir contribué aux investigations en sa capacité de journaliste. « J’étais conscient que quiconque détenait des informations pourrait aider la police à arrêter le suspect, » a-t-il déclaré.
Cependant, Mankajang a révélé qu’il avait été arrêté après son retour de Jurulung. « Apres mon arrivée, j’avais été arrêté par la police, » a-t-il dit. Il a ajouté qu’aucun motif ne lui avait été communiqué au moment de l’arrestation, mais il avait été informé plus tard qu’il avait été arrêté pour avoir causé des interférences avec des témoins ainsi que pour des problèmes de juridiction.