De
nombreux manifestants réclamant le départ du président Adama Barrow ont été
arrêtés dimanche à Banjul, la capitale, selon nos sources.
Les
arrestations sont survenues à la suite de heurts avec la police qui a dispersés
les manifestants à coups de grenades lacrymogènes.
Les
manifestants ont répondu à l’appel du mouvement “Three Years Jotna” (Il est
déjà trois ans), dont le président Abdu Njie aurait été arrêté par la police,
selon un tweet de Fatu Network.
Selon
Fatu Camara, auteure du tweet : “Le président des 3 ans Jotna Abdou Njie vient
d’être arrêté par la police”
L’ancienne
attachée de presse à la présidence sous le président Jammeh a aussi révélé dans
un autre tweet que “peu de temps après avoir confirmé au Fatu Network que sa
radio avait été fermée, la police a intercepté Gibbi S. Jallow, le directeur de
la station de radio King FM”.
Toujours
selon Fatu Camara, “Pa Modou Bojang, le propriétaire de Home FM Digital Radio
et animateur de l’émission télévisée ‘Menbekering’ (Ce qui se passe, en
mandingue), a publié sur sa page Facebook qu’il était actuellement en état
d’arrestation. Nous obtenons également des informations selon lesquelles sa
radio a été fermée”.
En
réaction à cette vague d’arrestations, Aisha Darboe, dont le tweet est repris
par l’activiste Fatou Jagne Senghor fustige “l’arrestation d’un journaliste, la
fermeture d’une station de radio, la brutalité policière contre les
manifestants”.
Aisha
Darboe estime qu’il faut simplement “plus de formations, de sensibilisation
pour changer les tendances dictatoriales de la sécurité et du gouvernement”.
“Beaucoup
de personnes sont gravement blessées”, dit-elle.
Pour
sa part, Fatou Jagne Senghor a signalé que “les forces de sécurité ont le
devoir de protéger les journalistes. Les questions relatives au contenu des
médias ne sont pas du ressort des forces de sécurité”.
Mme
Senghor a rappelé qu’il existe un “organisme de réglementation compétent qui doit
être autorisé à faire son travail”.
Le
président Adama Barrow a été élu en décembre 2016 pour un mandat de cinq comme
prévu par la constitution, mais il avait promis durant la campagne électorale
de remettre le pouvoir après trois ans de transition.
Le
16 décembre dernier le mouvement “Three years Jotna” avait organisé sa première
manifestation à Banjul pour exiger la démission de l’actuel chef de l’Etat.