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Coronavirus : A Paris, des prêtres célèbrent Pâques sans l’ombre d’un fidèle

Apr 14, 2020, 1:59 PM

Dans la capitale française, les messes de Pâques se tiennent à huis clos, sans la présence des fidèles, en raison de l’interdiction des offices religieux pouvant drainer du monde.

Dans la capitale française, plusieurs églises fêtent Pâques sans la présence des fidèles en raison du confinement des populations, une mesure prise par les autorités pour réduire les risques de propagation du coronavirus.

C’est le cas dans la grande église d’Auteuil, sur la rive droite de Paris. Dans le vaste édifice religieux situé dans cet arrondissement aisé et cossu, la messe de la plus importante fête du christianisme se tient portes fermées, sans chorale ni orgue, et sans le moindre fidèle.

Quelque 800 catholiques se réunissaient chaque année dans l’église d’Auteuil pour assister à la liturgie pascale et communier, à l’occasion de la fête de Pâques.

Pour le père de cette paroisse, Frédéric Marc, né à Conakry, la capitale de la Guinée, officier pendant plus d’une heure, sans la présence du public, donne un sentiment d’isolement et de ferveur à la fois.

“Célébrer ce triduum pascal, sans les fidèles, dans une église vide, ça fait prendre conscience de notre solitude. C’est aussi l’occasion, pour nous prêtres, de célébrer avec une certaine ferveur. Nous sommes présents autrement, sans nos fidèles paroissiens que nous ne voyons pas”, explique à BBC Afrique le guide religieux.

En raison de la pandémie de coronavirus, au cours de la grande prière du vendredi saint, les prêtres ont rajouté une 10e attention à la demande du Vatican, en priant spécialement pour les patients et les personnes qui ont succombé à la maladie à coronavirus.

Avec plus de 13.000 morts en France, à ce jour, les religieux compatissent avec les malades qui meurent dans les hôpitaux et les centres pour personnes âgées, sans que leur famille ou des prêtres puissent les assister.

Le prêtre Frédéric Marc, qui a enseigné la théologie au prestigieux collège des Bernardins, à Paris, et a dirigé un centre de séminaristes à Abidjan, en Côte d’Ivoire, parle avec émotion des conséquences de la pandémie de coronavirus.

“Pour moi, c’est une véritable souffrance de voir des hommes mourir sans les sacrements, mourir en soins intensifs, mourir en réanimation. Ça va tellement vite. C’est comme si leur mort leur échappait. (…) Devant une telle pandémie, c’est sûr que notre première réaction est de considérer Dieu comme le grand absent !” a-t-il commenté.

“On a peut-être l’impression qu’Il nous ne nous écoute pas, qu’Il n’entend pas. Mais Dieu agit au milieu de nous”, ajoute le guide religieux.

Paris, beaucoup de bénévoles viennent en aide et consacrent une partie de leur temps aux défavorisés.

Beaucoup de catholiques suivent les messes du pape à la télévision ou via internet, comme le recommande Frédéric Marc, qui dit toujours préserver les liens avec la communauté guinéenne.

D’autres laissent discrètement leurs photos dans l’église, une manière de participer spirituellement aux messes de Pâques, auxquelles ils ne peuvent assister physiquement.