Dans
la capitale française, les messes de Pâques se tiennent à huis clos, sans la
présence des fidèles, en raison de l’interdiction des offices religieux pouvant
drainer du monde.
Dans
la capitale française, plusieurs églises fêtent Pâques sans la présence des
fidèles en raison du confinement des populations, une mesure prise par les
autorités pour réduire les risques de propagation du coronavirus.
C’est
le cas dans la grande église d’Auteuil, sur la rive droite de Paris. Dans le
vaste édifice religieux situé dans cet arrondissement aisé et cossu, la messe
de la plus importante fête du christianisme se tient portes fermées, sans
chorale ni orgue, et sans le moindre fidèle.
Quelque
800 catholiques se réunissaient chaque année dans l’église d’Auteuil pour
assister à la liturgie pascale et communier, à l’occasion de la fête de Pâques.
Pour
le père de cette paroisse, Frédéric Marc, né à Conakry, la capitale de la
Guinée, officier pendant plus d’une heure, sans la présence du public, donne un
sentiment d’isolement et de ferveur à la fois.
“Célébrer
ce triduum pascal, sans les fidèles, dans une église vide, ça fait prendre
conscience de notre solitude. C’est aussi l’occasion, pour nous prêtres, de
célébrer avec une certaine ferveur. Nous sommes présents autrement, sans nos
fidèles paroissiens que nous ne voyons pas”, explique à BBC Afrique le guide
religieux.
En
raison de la pandémie de coronavirus, au cours de la grande prière du vendredi
saint, les prêtres ont rajouté une 10e attention à la demande du Vatican, en
priant spécialement pour les patients et les personnes qui ont succombé à la
maladie à coronavirus.
Avec
plus de 13.000 morts en France, à ce jour, les religieux compatissent avec les
malades qui meurent dans les hôpitaux et les centres pour personnes âgées, sans
que leur famille ou des prêtres puissent les assister.
Le
prêtre Frédéric Marc, qui a enseigné la théologie au prestigieux collège des
Bernardins, à Paris, et a dirigé un centre de séminaristes à Abidjan, en Côte
d’Ivoire, parle avec émotion des conséquences de la pandémie de coronavirus.
“Pour
moi, c’est une véritable souffrance de voir des hommes mourir sans les
sacrements, mourir en soins intensifs, mourir en réanimation. Ça va tellement
vite. C’est comme si leur mort leur échappait. (…) Devant une telle pandémie,
c’est sûr que notre première réaction est de considérer Dieu comme le grand
absent !” a-t-il commenté.
“On
a peut-être l’impression qu’Il nous ne nous écoute pas, qu’Il n’entend pas.
Mais Dieu agit au milieu de nous”, ajoute le guide religieux.
Paris,
beaucoup de bénévoles viennent en aide et consacrent une partie de leur temps
aux défavorisés.
Beaucoup
de catholiques suivent les messes du pape à la télévision ou via internet,
comme le recommande Frédéric Marc, qui dit toujours préserver les liens avec la
communauté guinéenne.
D’autres
laissent discrètement leurs photos dans l’église, une manière de participer
spirituellement aux messes de Pâques, auxquelles ils ne peuvent assister
physiquement.