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Soit je suis tué, soit je devrai tuer - Un tortionnaire gambien retrouvé en Écosse

Jun 20, 2024, 12:45 PM

L’homme de main d’un chef de guerre gambien, accusé d’avoir commis un grand nombre d’actes de torture, vit librement en Écosse.

Morr s’est exprimé ainsi dans son appartement de la banlieue est de Glasgow. Il a en effet déclaré: « Je ne peux rentrer chez moi en toute sécurité. Soit je suis tué, soit je devrai tuer quelqu’un car je me verrai dans l’obligation de me défendre. »

 Des groupes de défense des droits de l’Homme et des responsables politiques ont demandé la prise de mesures urgentes suite à la découverte par le quotidien britannique Sunday Mail de la présence d’Alagie Morr, ancien agent des services de renseignement, dans un appartement de Glasgow.

 Également connu sous le nom d’Edrissa Jobe, il était un haut responsable du gouvernement du cruel dictateur et ancien président gambien Yahya Jammeh, dont le règne de 22 ans a été caractérisé par une extrême violence, des arrestations arbitraires, des disparitions politiques et des meurtres.

Les enquêtes menées ar le gouvernement ont établi un lien entre Morr et les violences physiques, les agressions sexuelles et l’électrocution de détenus placés sous son contrôle.

Des appels sont désormais lancés pour qu’il réponde de ses actes devant la justice. Cela impliquerait un retour en Gambie, aujourd’hui une république démocratique.

Morr vit en Écosse depuis plusieurs années, dans le quartier de Barlanark à Glasgow, en attendant que sa demande d’asile soit examinée.

 Il a été inculpé en vertu de la Loi sur les Comportements Abusifs et les Atteintes Sexuelles (Abusive Behaviour and Sexual Harm Act) à la suite d’un incident au cours duquel il a été accusé d’avoir poursuivi sa partenaire ou ex-partenaire dans une allée proche de son domicile et de l’avoir frappée à coups de pied en mars de l’année dernière.

Les accusations ont été abandonnées par le procureur général et aucune autre mesure n’a été prise.

La police écossaise et le Bureau de la Couronne sont censés examiner les informations relatives aux crimes présumés de Morr en Gambie en vue de décider de la nécessité de prendre des mesures qui pourraient donner lieu à une extradition.

La Commission Vérité, Réconciliation et Réparations (TRRC) de la Gambie a indiqué que Mr Morr était un agent de haut rang de l’Agence Nationale de Renseignement (NIA) et de l’Agence de Lutte Contre les Stupéfiants (DLEAG) du président.

Mr Morr a déclaré que ses enfants vivent dans un lieu non-déterminé et que sa femme est décédée il y a quatre ans.

Il a ajouté: « Je ne suis informé ni du lieu d’enterrement de mon épouse, ni de la cause de son décès. Je ne vivrai pas avec ma famille en me sentant menacé, car je n’ai fait qu’obéir aux ordres. Je n’avais nullement le choix »

« Tant que les fonctionnaires du gouvernement et les membres du cartel seront des complices, je ne vivrai jamais en sécurité car ma vie sera constamment en danger. »

« Pourquoi suis-je le seul contre qui des poursuites sont lancées ? Plus de 70 personnes ont été identifiées et démasquées par la Commission Vérité, Réconciliation et Réparations (TRRC), mais certaines de ces personnes qui ont été localisées dans mon pays n’ont pas été arrêtées. »

Morr vit dans un appartement rempli d’équipements de gymnastique. Les voisins n’avaient aucune idée de son identité, l’un d’entre eux ayant déclaré qu’il pensait qu’il était un employé de nuit.