Le témoin de l'accusation, Mama Jabbi, a déclaré qu'elle est femme d'affaires et marabout, ajoutant que l'accusé, Ousainou Bojang, s'était rendu dans son enceinte le mercredi vers 14 heures à Jululung il y a deux mois. Elle a déclaré que l'accusé lui avait demandé de l'aider à fabriquer une amulette pour lui et de lui faire un prêt pour qu'il puisse se rendre à Zinguinchor, dans le sud du Sénégal, parce qu'il avait tué deux officiers de police.
Selon elle, elle a été choquée lorsqu'elle a aperçu l'accusé dans son enceinte. Elle a dit à son amie : « cet homme a commis un acte horrible ». C'est alors qu'Ousainou Bojang lui a dit : « Tante, j'ai besoin d'aide, ma vie est complètement ruinée. »
La femme a déclaré qu’elle a demandé à l'accusé son nom et son adresse. Il lui a révélé qu'il se nomme Ousainou Bojang et qu’il est originaire de Brufut.
Elle a également déclaré que le tireur présumé lui avait demandé de l'eau pour faire ses ablutions avant les prières, mais malheureusement, l'accusé s'est assis sur le tapis de prière et n'a pas fait ses prières.
Le troisième témoin de l’accusation a déclaré qu'Ousainou a continué à demander de l'aide, mais elle a répondu qu’il avait commis un acte odieux et qu'elle ne pouvait lui apporter aucune aide. C'est à ce moment-là qu'elle lui a demandé de s'asseoir et de l'attendre.
Elle a indiqué qu'elle l'avait pris en photo avec un appareil audio pour tenter d'enregistrer sa voix, mais l'accusé a plaidé pour qu'on ne le prenne pas en photo.
Elle a déclaré qu'elle était sortie pour rencontrer des policiers sénégalais et leur a demandé s'ils avaient entendu parler du meurtre qui s'était produit en Gambie. Les policiers lui ont répondu qu'ils en avaient entendu parler. C'est à ce moment-là, dit-elle, qu'elle leur a révélé la présence du tireur présumé dans son enceinte. Les policiers lui ont demandé de leur envoyer la photo du tireur présumé. Elle leur a envoyé la photo et a été conseillée par la police sénégalaise à ne pas informer l’accusé de leur venue.
Mama Jabbi a ensuite déclaré que les policiers sont arrivés dans son enceinte alors qu'elle était assise. Ils ont menotté Ousainou et l'ont emmené.
Elle a raconté que suite à l'arrestation de l'accusé par les policiers sénégalais, elle a appelé Musa Camara, un employé de l’Administration Fiscale de la Gambie (GRA), et l'a informé que la personne qui avait tué les agents de la Brigade d’Intervention de la Police (PIU) était avec elle. Musa lui a alors demandé d'attendre car il tenterait de contacter la police gambienne.
Par la suite, elle a reçu un appel de Musa qui lui a donné rendez-vous avec la police gambienne à Giboro. Elle a alors pris une moto pour se rendre à cet endroit et les a rencontrés, puis ils se sont rendus à Jululung.
À leur arrivée à Jululung, elle dit avoir excusé les deux officiers des forces gambiennes et sénégalaises et qu’elle s’est assise quelque part pendant qu'ils discutaient. Ensuite, la police sénégalaise a emmené Ousainou dans une voiture et l'a conduit à la frontière où il a été remis à la police gambienne.
Elle a ajouté qu'elle était avec eux sur le chemin vers la Gambie. L'accusé a demandé à emprunter son téléphone pour appeler sa sœur, mais elle lui a répondu qu'elle n'avait plus de crédit.
L'affaire a été ajournée jusqu'au 20 novembre 2023 pour le contre-interrogatoire.