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Le NEPA demande à la police d'abandonner les poursuites contre deux journalistes

Oct 2, 2024, 11:15 AM

L'Association des Editeurs De Journaux (NEPA) se dit préoccupée par l'évolution de l'affaire de l'éditeur et du journaliste de The Voice, Musa Sheriff et Momodou Justice Darboe, et demande à la police d'abandonner les poursuites contre les deux journalistes.

Dans un communiqué publié hier, la NEPA a demandé au gouvernement de respecter le principe de la liberté des médias à tout moment.

 Le texte intégral de la déclaration de la NEPA est disponible ci-dessous :

Nous, l'Association des Editeurs De Journaux (NEPA), sommes préoccupés par l'évolution rapide de l'affaire de l'éditeur et du journaliste du quotidien The Voice, Musa Sheriff et Momodou Justice Darboe, accusés de fausse publication pour un article suggérant que le président Barrow envisageait de quitter la scène et avait désigné Muhammed Jah comme successeur.

Bien que nous respections l'intérêt du président à protester ou à exprimer ses griefs sur ses perceptions concernant l'article, nous estimons que la menace de poursuites contre le journal et les journalistes, et l'implication subséquente de la police, ont  poussé l'affaire trop loin.

Nous estimons que, comme toute partie lésée par le travail des médias, le président aurait pu utiliser le mécanisme du Conseil des Médias de la Gambie, un organisme d'autorégulation qui traite les plaintes non résolues contre les médias et qui a réussi à résoudre de tels problèmes à la satisfaction de toutes les parties.

Encore une fois, nous sommes d'avis que les discussions sur l'avenir du président ou de la présidence concernent tous les citoyens gambiens et que, comme toute autre question d'intérêt public, les médias devraient être libres d'en discuter ou de diffuser des opinions et des points de vue à ce sujet.

Dans un pays démocratique, nul ne devrait être emprisonné ou arrêté pour avoir exprimé son opinion sur les affaires de la nation. Tout ce qui est raisonnablement exigé de toute personne en désaccord est de présenter un point de vue opposé ou des faits pour prouver que l'autre a tort dans le même espace médiatique ouvert.

Ces accusations mettent en lumière nos préoccupations concernant l'existence de lois contre la liberté de la presse qui restreignent la liberté d'expression dans nos livres de droit. Même si le gouvernement a déclaré qu'il n’a nullement  l'intention d'utiliser ces lois contre les citoyens, nous sommes en face d’un cas où elles ont été utilisées par nul autre que le président de la république.

Cela confirme notre position selon laquelle les Gambiens préfèrent l'abolition de ce type de lois plutôt que de se fier à la bonne volonté ou à l'assurance du gouvernement ou du président. Ces lois incluent la diffamation en tant que crime, la sédition et les fausses nouvelles. Elles sont contraires à la dispensation démocratique et ont pour effet d'inciter les journalistes à l'autocensure. Leur abolition est impérative.

En conclusion, nous demandons à la police d'abandonner les poursuites contre les deux journalistes et au gouvernement de respecter le principe de la liberté des médias à tout moment. Nous nous empressons de dire que nous sommes disponibles pour toute initiative, tout dialogue ou toute démarche visant à résoudre ce malheureux incident à l'amiable ».

Entre-temps, le quotidien The Point a été informé que Musa Sheriff, le rédacteur en chef du quotidien The Voice, a été libéré après s’être acquitté d’une caution de 50.000 dalasis. Il a été sommé de se présenter au quartier général de la police gambienne ce matin. Ce développement intervient suite à sa récente inculpation pour fausse publication et diffusion par la police gambienne lundi matin

Entre-temps, le journaliste Momodou Darboe avait également été libéré suite au paiement d’une caution de 25.000 dalasis la semaine passée.

Les deux individus avaient auparavant été arrêtés et gardés à vue en lien avec un article de Momodou Justice Darboe, qui affirmait que le Président Adam Barrow travaille sur un plan d’exit et aurait désigné Muhammed Jah, l’homme d’affaires, pour le succéder à la présidence.