
Le ministre de la Fonction Publique, de la Réforme Administrative, de la Coordination et de la Mise en Œuvre des Politiques, Mr Baboucarr Bouy, a révélé que le gouvernement gambien s’acharne à récupérer plus de 23,9 millions de dalasis versés en salaires à plus de 1.400 membres du personnel qui n’ont pu être retrouvés lors d’un récent audit dans les ministères de l’éducation de base, de la santé, de l’agriculture, de l’élevage et de la sécurité alimentaire.
Il a indiqué que les fonds avaient été versés par l’intermédiaire de 16 institutions financières, mais que la plupart d’entre eux avaient déjà été retirés avant que des signaux d’alarme ne soient émis.
Il a fait cette révélation devant le Parlement lors des questions orales de mercredi.
Il a révélé que l’audit avait révélé que 1.430 membres du personnel officiellement inscrits sur les listes de paie n’ont pu être physiquement identifiés à leur poste d’affectation. « Malgré cela, ils ont reçu leurs salaires mensuels comme n’importe quel autre membre du personnel, avec un total de 23.976.258 dalasis payés sur trois mois par l’intermédiaire de diverses banques et coopératives de crédit.
« A ce jour, le gouvernement n’a pu récupérer que la modique somme de 2 millions de dalasis auprès des institutions financières. Selon les fonctionnaires, la plupart de l’argent avait déjà été retiré au moment où le gouvernement a émis une directive d’arrêt des paiements. Une banque qui a reçu plus de 7 millions de dalasis n’a pu restituer que 1,6 million de dalasis. Cela signifie que plus de 5,7 millions de dalasis se sont volatilisés dans les mains des travailleurs absents, » a-t-il déclaré.
Selon le ministre, des démarches juridiques sont prises en vue de récupérer le reste. « Nous avons rédigé une lettre à l’intention de l’avocat général pour qu’il nous aide à obtenir une décision de justice obligeant les banques à débloquer les fonds restants », a déclaré le ministre aux législateurs.
« Cependant, certaines banques résistent, affirmant qu’elles ont besoin de l’accord de leurs clients ou d’une autorisation légale avant le débloquement des fonds. En conséquence, le gouvernement a gelé les comptes concernés, mais il se peut que ce soit bien trop peu et trop tard. »
Le ministre a souligné que les personnes concernées ne sont nullement des «travailleurs fantômes » au sens traditionnel du terme. « Il ne s’agit pas de faux noms. Il s’agit de personnes qui ont été dûment nommées par la Commission de la Fonction Publique, mais qui, lors de l’audit, n’ont tout simplement pas été trouvées sur leur lieu de travail, » a-t-il précisé.
Il a également révélé que le gouvernement envisage maintenant de publier les noms des personnes impliquées et de les poursuivre en justice si les salaires indument perçus ne sont pas restitués.
Yahya Sanyang, député de Latrikunda Sabiji, a voulu savoir pourquoi le gouvernement semblait plus enclin à poursuivre les banques que les personnes qui ont perçu l’argent. Il a également demandé si les salaires avaient été payés avant la conclusion de l’audit.
Le ministre a précisé que les salaires sont versés à la fin de chaque mois et qu’à moins qu’un audit en bonne et due forme ne soit réalisé et ajusté, il est difficile d’empêcher les fonds de parvenir à ceux qui avaient peut-être déjà quitté leur emploi sans faire de bruit.
Afin d’éviter de nouveaux incidents, il a indiqué que le ministère prévoit dorénavant l’introduction d’un système de présence électronique. « Cela nous permettra de savoir en temps réel qui se présente à son poste. Si une personne est absente pendant plusieurs jours, elle sera exclue du système, » a déclaré le ministre.