Lors des festivités marquant les 200 ans du retour des esclaves libérés sur l’île de Janjanbureh par le biais du Renaissance et de la Redécouverte du Patrimoine de la Gambie, le président de la Gambie a déclaré que l’île historique continuerait à recevoir l’attention des autorités gambiennes. Il a ajouté que tous les sites patrimoniaux intéressants et les produits culturels de l’île seraient également pleinement retouchés, restaurés et valorisés, et ce, afin de créer des emplois grâce au tourisme patrimonial, de favoriser l’unité nationale et de projeter une image positive de la nation.
Son Excellence Adama Barrow a été rejoint par d’autres personnalités, dont la très honorable Patricia Scotland, KC, secrétaire générale du Commonwealth, et Amadou Bah, premier ministre du Sénégal représentant le président Macky Sall.
D’éminentes personnalités dont des hauts dignitaires du gouvernement, Son Excellence le Vice-président de la République de Gambie, le Président de la Commission de la CEDEAO, Son Excellence l’ancienne Vice-présidente de la République de Gambie, le Dr Isatou Njie-Saidy, et le Secrétaire général de l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) ont marqué cette cérémonie de par leur présence.
Parmi les autres personnalités présentes à la commémoration figuraient des gouverneurs, des maires, des Membres de l’Assemblée Nationale (NAMs), des conseillers municipaux, des chefs et des représentants du gouvernement.
La commémoration du Bicentenaire de l’île a eu lieu le samedi 6 janvier 2024, sous le thème: « Célébrer la Renaissance et notre Patrimoine. »
« L’histoire nous apprend qu’il y a environ 200 ans, l’île de Janjanbureh a été transformée d’une paisible colonie gambienne en un centre commercial par les Britanniques, sous l’égide de la reine Victoria. De nombreuses entreprises françaises et britanniques se sont par la suite installées sur l’île et elle a été rebaptisée McCarthy Island, dont une partie s’appelle Georgetown. »
« Il est illustré que des milliers d’Africains libérés de la traite transatlantique des esclaves en route vers Freetown, en Sierra Leone, se sont réinstallés ici, à Georgetown. Raison pour laquelle nous sommes dans cette ville historique pour célébrer son bicentenaire sur une île où l’espoir a été redonné aux Africains capturés qui avaient été injustement saisis, brutalisés et forcement éloignés de leur patrie et de leur famille sans aucune considération pour leurs droits et leur dignité, » a réaffirmé le président.
Néanmoins, il a déclaré que c’est avec des sentiments mitigés que le festival historique a été organisé pour se souvenir des événements du milieu du dix-neuvième siècle, et ce, en raison des « actes cruels de cette sombre époque » au cours de laquelle les Africains ont été contraints d’exiger des réparations de la part de ceux qui ont pris part à la traite négrière transatlantique.
« L’Union africaine, par exemple, a mené au cours des deux dernières décennies une campagne forte et persistante réclamant des réparations pour l’esclavage en tant que droit humain fondamental pour les Africains, » a-t-il ajouté.
En 2022, lors de sa 73e session ordinaire tenue à Banjul, en Gambie, la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples a décidé de mettre en place un comité chargé d’établir un dossier de réparation.
Dans ce cas, il a noté que la Gambie profitera de la célébration du bicentenaire de l’île de McCarthy et mettra à profit ses atouts diplomatique, intellectuel et culturel afin de promouvoir le programme de réparations.
« En octobre dernier, j’ai souligné qu’il était gratifiant pour une nation de mener des réflexions sur le passé afin de tracer la voie à suivre pour un avenir meilleur. Raison pour laquelle mon cabinet a travaillé en étroite collaboration avec le Comité National d’Organisation, les parties prenantes et les communautés de la région pour organiser cette grande commémoration.
En conséquence, le festival a rassemblé, entre autres, des Gambiens du pays et de la diaspora, ainsi que des amis de la Gambie, des historiens et des touristes pour participer au processus de guérison, de retrouvailles et de réconciliation par le biais de notre histoire et de notre patrimoine communs. Je suis donc heureux que les organisateurs aient impliqué non seulement les artistes de Gambie, mais aussi ceux de la sous-région et d’ailleurs, dans les activités pour la paix et la réconciliation. »
Le président Barrow a également déclaré qu’outre les objectifs du festival, les Africains célèbrent l’espoir plutôt que le désespoir et l’indifférence, la croissance et le progrès plutôt que la stagnation et la soumission, et l’unité dans la diversité plutôt que l’intolérance et l’instabilité. « C’est un message important pour tout le monde, notamment pour la jeunesse africaine. »
Les Occidentaux qui ont débarqué à Janjanbureh il y a deux cents ans, a-t-il dit, ont tiré le meilleur parti d’une très mauvaise situation et ont fini par construire des maisons et des carrières pour eux-mêmes et leur progéniture. « La leçon à tirer pour nos jeunes est que nous devons donc nous efforcer de réussir dans le pays. Comme nous le disons, Tekki Fi. »
Son Excellence Barrow s’est également prononcé contre l’immigration clandestine, affirmant que le risque d’embarquer sur des bateaux pour traverser les eaux agitées de l’Atlantique en vue d’une vie à l’étranger n’est pas nécessaire. Comme les colons occidentaux il y a 200 ans, « restons dans notre patrie et exploitons les nombreuses possibilités qui s’offrent à nous pour construire de meilleures maisons, améliorer nos vies et subvenir aux besoins de nos familles. »
Le président gambien, dans son discours lors de l’événement du bicentenaire sur la magnifique île de Janjanbureh, a déclaré que son gouvernement est conscient du rôle que le patrimoine et la culture peuvent jouer dans la création d’emplois et le bien-être économique des jeunes. « Cela explique en partie notre participation dans l’organisation du festival, qui ne s’arrêtera pas là. Nous nous appuierons sur les leçons et les réussites du bicentenaire et nous continuerons à promouvoir le patrimoine et les secteurs artistiques pour l’emploi rémunéré des jeunes. »
Concernant la promotion continue du patrimoine, il a déclaré que, grâce au soutien de l’UNESCO, le Ministère du Tourisme et de la Culture a élaboré des règles pour la Promotion et le Développement National des Arts et de la Culture. Cet instrument permettra d’attirer des fonds, par le biais de subventions, pour des projets artistiques et culturels.
Le président s’est réjoui de la commémoration et a remercié tous les dignitaires qui se sont joints à lui pour célébrer cet événement important. Il a également évoqué la présence de la délégation sénégalaise de haut niveau à la commémoration, qui, selon lui, « témoigne une fois de plus du lien d’amitié et de bon voisinage que le président Macky Sall entretient avec la Gambie »
Parmi les autres intervenants à la commémoration figuraient la très honorable Patricia Scotland, KC - secrétaire générale du Commonwealth, Amadou Bah, premier ministre du Sénégal représentant le président Macky Sall, l’honorable Hamat N.K. Bah - ministre gambien du Tourisme et de la Culture, l’honorable Ousman Bah, gouverneur de la Région de Central River, et bien d’autres encore.