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La Gambie développe le tout premier plan d’action sur la bioénergie

Mar 4, 2024, 12:06 PM

Le Ministère du Pétrole et de l’Energie (MOPE), en partenariat avec le Centre de la CEDEAO pour les Energies Renouvelables et la Productivité Energétique (ECREEE), a validé hier le tout premier Plan d’Action National pour les Bioénergies (NBEAP) couvrant la période 2024 à 2030.

L’objectif du plan d’action est d’intensifier le déploiement des technologies bioénergétiques dans le pays et d’augmenter la production de biocarburants, et ce, en vue de répondre aux besoins énergétiques du pays.

La directrice de cabinet du Ministère du Pétrole et de l’Energie (MOPE) s’exprimait lors de l’ouverture tenue à l’hôtel Baobab à Bijilo. Mme Amie Njie-Joof a souligné l’importance de la validation, déclarant que c’est la première fois que le pays valide un document national qui décrit clairement la ligne directrice et propose des mesures à prendre en vue du développement du sous-secteur de la bioénergie, actuellement sous-développé et non réglementé.

Elle a déclaré: « Bien que l’utilisation des énergies renouvelables progresse rapidement dans la région de la CEDEAO grâce à des efforts et des investissements constants, la biomasse est encore largement utilisée dans les états membres, y compris en Gambie. »

La directrice de cabinet a ajouté que la biomasse (bois de chauffage et charbon de bois) est la source d’énergie la plus importante pour la plupart des ménages en Gambie, car elle contribue à plus de 90% des besoins totaux en énergie domestique dans le pays. Elle a souligné qu’en 2018, il était estimé que 55 % de la consommation d’énergie résidentielle en Gambie provenait du bois de chauffage, 11 % du charbon de bois, 32 % de l’électricité et 2 % d’autres combustibles, y compris le GPL.

« La forte dépendance à l’égard de la biomasse, malgré le développement de technologies de biomasse améliorées, contribue à la déforestation, à la dégradation de la qualité des sols et à la réduction de la biodiversité. En outre, l’utilisation de la biomasse au niveau des ménages est une source importante de pollution de l’air intérieur qui provoque des problèmes respiratoires et oculaires, » a indiqué la directrice de cabinet.

Mr Simeon K. Koffi, directeur exécutif de l’Autorité Régionale de la Concurrence de la CEDEAO (ERCA), qui a fait sa déclaration au nom du directeur exécutif de l’ECREEE, a déclaré que l’augmentation des sources d’énergie renouvelables dans le mix énergétique est l’un des principaux objectifs du développement du secteur de l’énergie dans la région de la CEDEAO, qui est en ligne avec le développement durable.

Il a rappelé que plus de 90 % des ménages dépendent du bois de chauffage pour la cuisine de base, affirmant que les effets sont négatifs car l’abattage du bois, sa transformation et son utilisation sont inefficaces et non durables.

« Ces pratiques entraînent des risques sanitaires liés à la fumée produite par des poêles inefficaces, la déforestation des forêts conduisant à la désertification en raison de pratiques de gestion peu scrupuleuses et, par conséquent, à la dégradation de l’environnement. »

Il a donc indiqué qu’une préparation adéquate doit être faite non seulement en vue de sensibiliser et d’informer la population de la CEDEAO sur les opportunités qui existent dans la gestion durable, la transformation et l’utilisation de la biomasse et des biodéchets pour la cuisson, le chauffage et la production d’électricité, mais également en vue de la réduction de la dépendance excessive à l’égard de la biomasse ligneuse.