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La Commission Nationale des Droits de l’Homme exprime ses préoccupations concernant les déclarations du Président Barrow et de Mr Darboe

Nov 18, 2021, 12:36 PM

La Commission Nationale des Droits de l’Homme (NHRC) exprime ses préoccupations concernant les déclarations du Président Adama Barrow et de Mr Ousainou Darboe.

Selon la Commission Nationale des Droits de l’Homme, le Président Barrow a récemment exprimé au cours de sa campagne électorale sa fierté concernant l’utilisation de gaz lacrymogène par une unité paramilitaire de la Police Gambienne pour disperser une manifestation du mouvement ‘Three Years Jotna‘. Le candidat à la présidentielle, Mr Ousainou Darboe, a quant à lui réagi à la déclaration du Président l’accusant du commandement et de la gestion du mouvement ‘Three Years Jotna‘ en menaçant le Président de ‘’destruction’’.

Le communiqué complet de la Commission Nationale des Droits de l’Homme se présente come suit:

« La Commission Nationale des Droits de l’Homme est hautement préoccupée par les déclarations du Président Adama Barrow au cours d’un meeting politique à Farafenni. Au cours de ce meeting, le Président a exprimé sa fierté concernant l’utilisation de gaz lacrymogène par une unité paramilitaire de la Police de Gambie dans le but de disperser une manifestation du mouvement ‘Three Years Jotna’. Dans la même veine, la Commission Nationale des Droits de l’Homme est également perturbée par la riposte de Mr Ousainou Darboe, le leader du Parti Démocratique Uni et candidat présidentiel, aux déclarations du Président l’accusant du commandement et de la gestion du mouvement ‘Three Years Jotna’. Mr Darboe a en effet menacé le Président de ‘destruction’.

De telles déclarations par des leaders de partis politiques pourraient non seulement constituer une menace à la paix et à la stabilité du pays, mais elles pourraient également inciter le non-respect et la violation des droits de la liberté d’expression, d’association, de rassemblement pacifique et de participation politique conformément à la Constitution de 1997 de la République de Gambie et à d’autres instruments régionaux et internationaux de droits de l’Homme ratifiés par la Gambie.

En tant qu’organe établit par l’état en vue de promouvoir, de protéger et d’entretenir un climat de respect des droits de l’Homme en Gambie, la Commission tient à exprimer de la manière la plus ferme son mécontentement concernant de telles déclarations et affirme catégoriquement que des propos qui pourraient inciter ou glorifier les crimes contre les droits de l’Homme n’ont aucunement leur place dans notre société. 

Nous voudrions rappeler à la mémoire de tous les leaders politiques, de leurs partisans et des candidats présidentiels en particulier, le Code sur l’Ethique de Campagne de la Commission Electorale Indépendante ainsi que l’Accord de Paix de Jangjanbureh qu’ils ont tous signé et qu’ils se doivent de respecter à la lettre et dans l’esprit. Ces instruments imposent une obligation aux leaders politiques/candidats présidentiels d’user un ton modéré et conciliant lors de leurs discours et d’éviter les déclarations incendiaires, provocateurs et incitateurs.

Au fur et à mesure que le pays avance vers l’élection présidentielle du 4 Décembre 2021, nous exhortons les candidats présidentiels à mettre les préoccupations quotidiennes des populations au cœur de leurs campagnes politiques et à prôner la coexistence pacifique, le respect mutuel et la tolérance de la diversité tel qu’évoqué dans notre hymne national. Une élection libre, crédible et transparente ne pourrait être organisée que dans un climat de paix, de tranquillité, de tolérance et de respect pour les droits de l’Homme. Nous ne pouvons nous permettre un effondrement des progrès démocratiques accomplis depuis 2017.