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Je veux que nous organisions la chute du gouvernement du Président Barrow - Un témoin cite le chef de coup d’État présumé

Feb 23, 2023, 12:54 PM

Mamad Jobe, un capitaine d’infanterie qui a servi plus de 15 ans dans l’armée gambienne et qui est actuellement affecté au bataillon d’infanterie de Farafenni, a témoigné mardi devant le juge B. Mahoney de la Haute Cour de Gambie à Banjul que Sanna Fadera (1er accusé dans le procès du coup d’État présumé déjoué) lui a révélé qu’il voulait qu’ils planifient et organisent la chute du gouvernement du Président Adama Barrow.

Les accusés impliqués dans ce procès sont cinq officiers militaires - le caporal Sanna Fadera, le sergent Gibril Darboe, le caporal Ebrima Sannoh, le caporal Omar Njie et le sous-inspecteur de police Fabakary Jawara - qui ont été inculpés de trahison, de dissimulation de trahison et d’incitation à la mutinerie.

Au début de son témoignage, le témoin a confirmé devant la cour qu’il reconnaissait trois des accusés - Sanna Fadera, Gibril Darboe et Ebrima Sannoh.

« Sanna Fadera et moi sommes de la même promotion militaire. Nous avons fait la même formation militaire de base. La deuxième, nous étions ensemble pour une formation à l’étranger en Turquie. La troisième, nous avons servi ensemble à la caserne de Fajara », a déclaré le témoin.

« Le 26 novembre 2022, j’ai reçu un appel de Sanna Fadera. Lors de cet appel, il m’a proposé de me rendre visite à mon domicile à Farato. Il m’a dit qu’il viendrait le soir vers 19 heures. Je lui ai dit que je l’attendrais.

« Vers 23 heures, j’ai décidé de l’appeler car il se faisait tard. Je l’ai appelé et lui ai dit qu’il était 23 heures et qu’il se faisait tard. Il a répondu : ‘’ Je suis presque arrivé au carrefour de Mingdaw, quelle direction dis-je prendre maintenant ?’’ Il a demandé le chemin et je l’ai dirigé », a noté le témoin.

Le capitaine a déclaré qu’il avait ensuite reçu le témoin et l’avait accueilli dans sa maison, ajoutant qu’il l’avait accompagné jusqu’au salon et lui avait donné un siège. Mr Jobe a ajouté que le témoin lui a alors révélé que le but de sa visite chez lui était de “sauver le pays”.

Ainsi, selon le témoin, il a demandé à Sanna ce qu’il entendait par là ? « Il m’a dit : ‘’ Je veux que nous procédions à la planification et à l’organisation de la chute du gouvernement du Président Barrow ‘’. Lorsqu’il m’a révélé ses intentions, je lui ai dit qu’il ne pourrait jamais atteindre son objectif. Cet objectif est illégitime est impopulaire et c’est entre la vie et la mort », a déclaré le capitaine.

« Je lui ai dit de renoncer à cet objectif car de telles intentions ne sont pas conformes aux devoirs et obligations d’un soldat. Il a répondu et m’a dit que tout était en place. A ce moment-là, il a sorti un document qu’il a appelé plan opérationnel et a dit : ‘Oga, regarde ça’ ».

« Suite à un examen approfondi du plan opérationnel, je lui ai dit qu’il ne devait en aucun cas mettre ce plan à exécution. Je lui ai ensuite demandé : ‘Qui est le chef de bande?’. Il m’a alors répondu qu’il était le chef de file. À partir de là, j’ai réfléchi à mon devoir et à ma responsabilité en tant qu’officier militaire », a témoigné le capitaine Jobe.

« En parcourant le plan d’opération, j’ai compris que des bataillons avaient été désignés pour cette mission et j’ai également compris que cette situation me dépassait. »

Le capitaine Jobe a déclaré à la cour que c’est à ce moment-là que Sana Fadera (le 1er accusé) lui a demandé son opinion sur ce projet de coup d’état, et il (le témoin) a répondu qu’il suivait un cursus universitaire et qu’il ne désirait point que quelque chose vienne altérer ses progrès universitaires et sa réputation. Il a ajouté qu’il avait également dit au 1er accusé que, de plus, il n’était pas en service mais en congé.

« Je lui ai demandé : ‘Pensez-vous que cela serait idéal de s’opposer au verdict du peuple ?’. Je lui ai dit ensuite que lors d’un coup d’état, beaucoup de choses se produisent, à savoir la perte de vies innocentes et les dommages collatéraux. Puis il a pris un stylo et a commencé à noter certains des points que j’avais soulevés. »