Des
milliers de personnes ont défilé à Banjul lundi, exhortant Adama Barrow à
quitter le pouvoir au bout de trois ans comme il s’y était engagé en 2016,
alors que le président gambien a finalement manifesté son souhait de rester à
la tête du pays jusqu’en 2021.
Encadrés
par les forces de l’ordre, les manifestants ont défilé en un grand cortège dans
les rues de Banjul au rythme de la musique de Bob Marley, scandant « Trois ans,
trois ans! » et faisant le signe trois de la main.
Ils
répondaient à l’appel d’un mouvement de la société civile, « Operation Three
Years Jotna » » (« Trois ans, il est temps », dans un mélange d’anglais et de
wolof), fondé au début de l’année par un homme d’affaires gambien vivant aux Etats-Unis,
Musa Kaira, dit « King Spot ».
Investi
par une coalition de l’opposition pour défier le président Yahya Jammeh, Adama
Barrow a remporté la présidentielle du 1er décembre 2016. Il avait prêté
serment à l’ambassade de Gambie à Dakar le 19 janvier 2017, alors que Yahya
Jammeh se résignait à partir en exil après une intervention politico-militaire
régionale.
Selon
la charte fondatrice de la « Coalition 2016 », le nouveau président devait
diriger un gouvernement provisoire pendant trois ans, avant d’organiser une
nouvelle élection à laquelle il ne pourrait pas se présenter.
Ultimatum
du 19 janvier
Fin
septembre, alors que la pression s’intensifiait pour que Adama Barrow respecte
cet engagement, une partie de la coalition a accepté qu’il aille au bout de son
mandat de cinq ans. Mais deux partis de la coalition, dont l’UDP, principale
formation du pays et ex-parti d’Adama Barrow, n’ont pas adhéré à ce changement.