Belga)
L’ancien dictateur gambien Yahya Jammeh, forcé à l’exil, s’est fait entendre
dans son pays samedi en réclamant le respect de ce qu’ils considère comme ses
droits, et notamment celui de rentrer.
Il
a réclamé samedi le respect par l’actuel gouvernement de ce qu’il considère
comme ses droits et notamment celui de rentrer dans son pays. L’enregistrement
d’une conversation de Yahya Jammeh, exilé en Guinée Equatoriale, avec un
responsable de son parti, a été diffusé sur les réseaux sociaux. L’ex-président
y apporte son soutien à une manifestation prévue en sa faveur par ses
supporteurs, le 16 janvier. “Je ne veux aucune violence, je ne veux pas qu’on
touche ou détruise quoi que ce soit”, dit l’enregistrement. L’identité de celui
ou celle qui l’a diffusé n’a pas été rendue publique. Mais l’authenticité n’en
est contestée par personne. Yahya Jammeh exhorte ses partisans à réclamer des
autorités le respect des engagements pris par les organisations africaines et
l’ONU au moment de son départ contraint de Gambie. Officier arrivé à la tête de
la Gambie par un coup d’Etat en 1994, Yahya Jammeh a dirigé pendant 22 ans un
régime de féroce répression. Il a été poussé à s’exiler en Guinée Equatoriale
en janvier 2017, cédant à une intervention militaire africaine après avoir
rejeté sa défaite à la présidentielle face à l’opposant Adama Barrow, toujours
au pouvoir aujourd’hui. Dans un communiqué publié à l’époque, l’Union
africaine, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest et les
Nations unies s’engageaient à oeuvrer avec le gouvernement gambien pour le
respect de la sécurité et des droits de Yahya Jammeh, et notamment celui de
rentrer en tant que citoyen et ancien chef de l’Etat. Son retour est la
principale revendication de ses sympathisants. Ces derniers doivent “signifier
clairement (aux autorités) qu’il faut appliquer l’accord. Il faut appliquer
l’accord, point final”, dit Yahya Jammeh dans l’enrgistrement. Yahya Jammeh
s’est fait discret en exil, mais des enregistrements de ses conversations ont
déjà fuité par le passé et son parti, l’Alliance patriotique pour la
réorientation et la construction (APRC), continue à militer pour son retour.
D’autres veulent le voir revenir, mais pour qu’il soit jugé. Depuis un an, une
Commission vérité entend les témoignages accablants des victimes des atrocités
commises sous le régime de Yahya Jammeh. La Commission pourra recommander des
poursuites. Elle ne pourra pas prononcer de condamnations. L’actuelle
présidence indique que Yahya Jammeh peut revenir, mais comme simple citoyen.
(Belga)