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Une équipe conjointe d’investigateurs scientifiques conduira une enquête sur la mort des migrants Ouest- Africains

Jun 8, 2022, 12:03 PM

Le gouvernement de la Gambie a révélé qu’une équipe conjointe d’investigateurs scientifiques sera mise en place en vue de conduire une enquête sur les circonstances entourant la mort des migrants Ouest-Africains.

La création de cette équipe conjointe d’investigateurs scientifiques était une recommandation de la Commission Vérité, Réconciliation et Réparations (TRRC) que le gouvernement a approuvée dans son Document de Synthèse (Livre Blanc).

Le 22 Juillet 2005, plus de 67 migrants économiques – 50 Ghanéens, 7 Nigérians, 2 Sénégalais, 3 Ivoiriens et 2 Togolais – ont débarqué en Gambie dans l’espoir de poursuivre leur voyage vers l’Europe, et ce, en entamant la traversée de l’Océan Atlantique et de la Mer Méditerranée.

Un nombre important de ces migrants a été par la suite arbitrairement arrêté par des agents de l’Unité de la Marine et de l’Agence Nationale de Renseignements (NIA) qui les avaient pris pour des mercenaires dont l’objectif était le renversement du gouvernement. Ils ont été exécutés plus tard par les ‘Junglers’. Le site de leur exécution était situé à proximité d’un vieux puits.

« Le 23 Juillet 2005, des cadavres ont été découverts dans une forêt de la Réserve de Tanji Bird. »

Suite aux protestations des organisations de défense des droits de l’Homme tant au niveau national qu’international ainsi qu’à la rencontre du Ministre Ghanéen des Affaires Etrangères de l’époque, Mr Nana Akufo Addo, avec l’ancien Président Yahya Jammeh, une enquête a été lancée en 2005 en vue d’enquêter sur le meurtre des migrants.

La commission d’investigation était dirigée par Malamin Ceesay, un ancien Commissaire de la Police Gambienne.

« Cependant, l’enquête était juste une grosse mise en scène destinée à répandre des mensonges et contre-vérités tout en procédant à la destruction d’éléments de preuve sur le meurtre de ces migrants. »

La Commission Vérité, Réconciliation et Réparations (TRRC) recommande donc au gouvernement l’établissement d’une équipe conjointe internationale d’enquêteurs (Equipe Conjointe d’Investigateurs Scientifiques). Cette équipe sera basée en  Gambie et regroupera des investigateurs et experts scientifiques de la Gambie, du Ghana, du Sénégal et du Nigeria disposant des aptitudes et compétences nécessaires.

L’équipe sera responsable de « l’identification sans délai des sites ou les victimes ont été enterrées, notamment les puits et charniers mentionnés par des témoins résidant en Gambie et en Casamance, au Sénégal. » 

« Cette équipe conjointe devra également prendre toutes les mesures nécessaires en vue d’assurer la sécurité, la protection et l’intégrité des sites ou les restes des victimes ont été enterrés, et ce, en vue de l’exhumation de ces victimes. Les restes de ces victimes doivent être sauvegardés afin d’éviter la contamination et la destruction des éléments de preuve. »

En outre, cette équipe de professionnels sera autorisée à procéder à l’exhumation et à la conservation des restes des victimes qui pourraient se trouver dans ces puits et charniers et bénéficiera de la coopération totale des autorites Gambiennes, notamment de par un accès total à tous les documents, témoignages, renseignements et éléments matériels de preuve en leur possession dont l’Equipe Conjointe d’Investigateurs Scientifiques estimera utiles et nécessaires à la conduite de l’enquête.

La Commission Vérité, Réconciliation et Réparations (TRRC) a également demandé au gouvernement de prendre, et cela, sans délai, les mesures et décisions idoines permettant une mise en place rapide et complète ainsi que le fonctionnement intégral de l’Equipe Conjointe d’Investigateurs Scientifiques.

Le gouvernement de la Gambie devra également établir les procédures permettant à l’Equipe Conjointe d’Investigateurs Scientifiques de conduire ses investigations. Ces procédures devront prendre en considération les lois et procédures judiciaires de la Gambie.

« Le gouvernement accepte cette recommandation mais reconnait également la nécessité pour toutes les organes d’enquête d’exercer leurs fonctions sous la tutelle et la direction d’une unité centrale d’investigation qui devra être créée dans le cadre de la mise en place des structures spéciales responsables pour le lancement des poursuites pénales contre les auteurs de ces meurtres » a écrit le gouvernement dans son Livre Blanc publié il y a quelques jours.

 « Le gouvernement procèdera à la mise en place d’une unité spéciale d’investigations dirigée par un investigateur principal disposant de l’expertise nécessaire pour conduire des investigations sur les crimes de la magnitude et de la sévérité des crimes commis par le régime du Président Jammeh. »

« Le gouvernement travaillera la main dans la main avec des partenaires tels que Justice Rapid Response et la Commission Internationale des Personnes Disparues en vue de la mise en place d’une équipe d’investigateurs scientifiques. Cette équipe regroupera des investigateurs locaux et internationaux disposant de la compétence requise, et ce, dans le cadre du mécanisme d’enquête spécial. »