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Ousmane Sonko : pourquoi le leader de Pastef refuse de déférer à la convocation de la gendarmerie sénégalaise?

Feb 10, 2021, 12:00 PM

Le député sénégalais Ousmane Sonko, leader du parti politique “Pastef, Les Patriotes” est convoqué lundi 8 février à la section de la gendarmerie de recherches de Dakar, à la suite d’une accusation de viol et de menaces de mort par une masseuse professionnelle.

Le jeune député refuse de déférer à sa convocation tant que son immunité parlementaire n’est pas levée.

Au début du mois de février, une jeune masseuse professionnelle de 20 ans , officiant dans un cabinet privé situé à Sacré Cœur 3, dépose une plainte contre Ousmane Sonko, le leader de Pastef. Elle l’accuse de viol et de menaces de mort avec une arme.

La patronne du salon de massage à Dakar, arrêté vendredi pour “proxénétisme et diffusion d’images contraire aux bonnes moeurs”, a pourtant disculpé l’homme politique dans un entretien avec les médias locaux.

Le jeune leader politique refuse de répondre aux enquêteurs, dit-il, “si la voie légale n’est pas respectée”.

Quelle est sa version des faits ?

Ignorer Twitter publication, 1

  La gravité de l’accusation portée envers ma personne et le fait qu’elle ait occulté l’actualité nationale propre à tous les sénégalais nous amène à venir nous adresser à vous par devoir de vérité. pic.twitter.com/zoYtFNgx9q

— Ousmane Sonko (@SonkoOfficiel) February 7, 2021

Fin de Twitter publication, 1

Sur une longue série de tweets, Ousmane Sonko essaie de donner sa version des faits.

Il avoue être allé au salon de massage et d’avoir été en contact avec la fille mais en présence d’une autre personne.

Le leader du Pastef explique être sujet à des douleurs cervicales depuis son enfances et indique qu’il n’a pas les moyens de suivre un traitement couteux à 200 000 francs. Il ajoute qu’il fréquente le salon de massage sur recommandation d’un ami.

“C’est par la suite que je m’y suis rendu après avoir vérifié qu’ils ont tous les agréments nécessaires et après avoir vérifié la conformité avec ma religion car il ne disposait pas de masseur”, avoue le député.

Il réfute les accusations de viols et de menaces de mort et parle de “complot d’Etat contre lui”.

Contacté par la BBC, plusieurs responsable de la majorité présidentielle ont refusé de réagir aux accusations d’Ousmane Sonko car “l’affaire est pendante devant la justice”.

Qui est Ousmane Sonko?

Ousmane Sonko est le président du parti PASTEF devenu député depuis juillet 2017.

Il est arrivé 3e de la présidentielle du 24 février 2019 avec 15,67 % des suffrages, derrière le président sortant Macky Sall et l’ancien Premier ministre de Wade, Idrissa Seck.

Diplômé de l’université Gaston-Berger de Saint-Louis avec une maîtrise en Droit public en 1999, Ousmane Sonko intègre l’Ecole nationale d’administration (ENA), où il poursuit des études de spécialité en “Impôts et Domaines”.

Inspecteur des impôts et domaine, Ousmane Sonko crée en 2004 le Syndicat Autonome des Agents des Impôts et Domaines (SAID) dont il est le premier secrétaire général.

C’est durant cette période précise qu’il commence à critiquer le gouvernement et accuse l’Etat d’anomalies fiscales et budgétaires.

Le leader du Pastef est très populaire au sein de la jeunesse sénégalaise.

Le leader du Pastef est très populaire au sein de la jeunesse sénégalaise.

Ambitions présidentielles

Il s’attaque au président Macky Sall dont il met en cause la gouvernance.

Ce qui lui vaut une radiation de la fonction publique par le décret N°2016-1239 de l’Inspection générale des impôts et domaines en août 2016, pour manquement au devoir de réserve.

C’est le début d’une grande notoriété auprès de l’opinion publique sénégalaise. En janvier 2014, il crée son parti politique Pastef pour aller à la présidentielle.

Légende audio,

Mame Less Camara : Au Sénégal la campagne électorale commence dans ‘’un contexte de suspicion’’

Le 16 septembre 2018, il publie son livre “Solutions”, dans lequel il livre un diagnostic des problèmes sociaux et économiques du Sénégal, déclinant ainsi son programme politique.

Sa candidature à l’élection présidentielle est validée en janvier 2019. Il est 3e du scrutin avec 15, 67 % des suffrages, derrière le président sortant Macky Sall et Idrissa Seck, un ancien Premier ministre du président Abdoulaye Wade.

En soutien à leur leader, les partisans d’Ousmane Sonko ont fait face aux forces de l’ordre à son domicile à Cité Keur Gorgui.