Des organisations de la société civile, dont la Fondation Solo Sandeng, ont demandé au gouvernement du Président Adama Barrow de faire preuve de volonté politique par la mise en œuvre de toutes les recommandations que la Commission Vérité, Réconciliation et Réparations (TRRC) présentera en la mémoire du martyr Solo Sandeng.
Une réunion virtuelle de la Fondation Solo Sandeng a vu une intensification des appels à la justice en la mémoire du héros national Solo Sandeng le mercredi dernier.
Fatimah Sandeng, la fondatrice et Présidente de la Fondation Solo Sandeng et la fille de Solo Sandeng, a déclaré que les victimes placent une grande importance sur les recommandations de la Commission Vérité, Réconciliation et Réparations (TRRC) pour que justice soit rendue. Elle a mis l’accent sur l’importance de la mise en œuvre de ces recommandations par le gouvernement.
‘’ Les espoirs des victimes sont tournés vers les travaux de la Commission Vérité, Réconciliation et Réparations. Les victimes sont prêtes à tout sacrifier pour la mise en œuvre des recommandations de la commission ‘’ a déclaré Fatimah. Dans le but de réconcilier la nation et permettre aux victimes de se remettre totalement de leurs traumatismes, la justice doit triompher. Cela exige donc la mise en œuvre de toutes les recommandations de la Commission par le gouvernement. ‘’
Gaye Sowe, un avocat de renom spécialisé dans la défense des droits de l’Homme, a déclaré que le gouvernement devrait entamer des réflexions sur les voies et moyens pour la mise en œuvre des recommandations présentées. Le gouvernement devrait mettre un accent particulier sur le renforcement des capacités et compétences du système judiciaire, la mise en place de tribunaux de première instance en vue de traduire en justice les auteurs des crimes les plus graves ainsi que la recherche du financement nécessaire à la mise en œuvre de ces recommandations.
Fatou Jagne Senghore, membre de l’organisation Article 19, a remis en question la volonté politique du gouvernement car elle a été témoin de pratiques et agissements de la part du gouvernement qui incitent peu à l’espoir.
Elle a déclaré que le gouvernement n’aurait pas dû autoriser la rénovation du quartier général de l’Agence Nationale de Renseignement (NIA) dans la mesure où le quartier général pourrait être une source inestimable d’informations importantes sur les crimes de l’ancien régime pour la Commission.
Elle a affirmé que la nomination d’auteurs publiquement reconnus coupables d’actes de torture dans les hautes sphères du gouvernement démontre un manque de volonté politique. Elle exhorte donc le gouvernement à prendre et à exécuter immédiatement les mesures idoines.
Les autres interlocuteurs présents, dont Ya Kumba Jaiteh, le défenseur des Droits de l’Homme Madi Jobarteh et bien d’autres, ont également réitéré l’importance de la mise en œuvre par le gouvernement de toutes les recommandations de la Commission Vérité, Réconciliation et Réparations.
Solo Sandeng avait été arrêté en compagnie des membres du bureau éxécutif du Parti Démocratique Uni (UDP) le 14 Avril 2016 lors d’une manifestation pacifique pour la réforme des lois électorales.
Il a complètement disparu suite à son arrestation et des auteurs publiquement reconnus coupables d’actes de torture ont déclaré à la Commission Vérité, Réconciliation et Réparations que Solo Sandeng a été tué lorsqu’il était en détention.
Il sera toujours considéré comme un martyr dans l’esprit des populations car il a inspiré le changement de régime qui a conduit au départ de l’ancien Président Yahya Jammeh.