En
Gambie, les ressources halieutiques sont menacées, selon l’ONG Greenpeace.
Cette menace provient des usines de transformation de poissons qui produisent
des huiles et des farines animales destinées à l’exportation. La Gambie compte
trois usines contre quatre en activité au Sénégal et jusqu’à trente-trois en
Mauritanie selon Greenpeace. L’ONG est venue en Gambie pour dévoiler son
rapport sur la surpêche et pour soutenir les communautés locales qui luttent
contre les usines de poissons.
Il
est loin le temps des promesses d’emplois par centaine et de développement. Les
usines de poissons sont devenues le symbole d’investissements destructeurs pour
les communautés.
«
Étant donné que ces ressources sont actuellement considérées comme
sur exploitées, cela impacte la sécurité alimentaire, c’est clair. On a aussi vu
que cela crée une concurrence entre ces industries mais aussi les femmes
transformatrices. Ces industries créent des emplois éphémères, alors que la
population a besoin d’emplois pérennes et d’emplois propres », s’insurge le
docteur Aliou Ba, conseiller politique à GreenPeace Afrique.
Menacées
par la raréfaction des ressources en poissons, les populations locales sont
aussi touchées par la pollution générée par les usines, selon Momodou Janneh,
résident du village de Sanyang où une usine est installée. « Mise à part la
mauvaise odeur, le principal danger vient des eaux usées rejetées dans l’océan,
très près de la plage. Si bien que les habitants du village qui vont acheter du
poisson ou qui vont chercher quelque chose dans le bateau, se retrouvent au
contact de cette eau », explique-t-il.
La
construction de nouvelles usines est gelée jusqu’à nouvel ordre par le
gouvernement. Une étude est menée pour connaître les ressources disponibles de
poisson dans les eaux gambiennes.