Le secrétaire exécutif de la Commission Vérité, Réconciliation
et Indemnisation de la Gambie (Truth, Reconciliation and Reparation Commission,
TRRC), Dr. Baba Galleh Jallow, a livré, lundi, des informations sur les
problèmes auxquels sa commission est confrontée. Dr. Jallow a été installé, le
1 mars 2018, au poste de la TRRC par le président Adama Barrow avec pour mandat
de mener une enquête sur les violations des droits de l’homme commises durant
les 22 ans de règne de l’ex-président Yahya Jammeh.
Selon le Dr.
Jallow, les commissions vérité et réconciliation à travers le monde sont des
institutions compliquées vu que leur existence est au cœur de la controverse et
que leurs mandats sont souvent compliqués et incompris par les populations
qu’elles servent.
“Elles sont
souvent considérées comme une panacée pour toutes les questions de droits de
l’homme et de droit pénal dans la société. Elles n’ont jamais réussi à faire le
consensus national, consensus sur leur raison d’être”. Leur période de mandat
est donc marquée par une controverse insoluble sur la présumée primauté des
poursuites pénales sur la primauté d’établir la vérité sur ce qui s’est passé,
pour promouvoir la réconciliation nationale et l’apaisement et de veiller à ce
que ce qui s’est produite n’ait plus jamais lieu”, a-t-il déclaré faisant
allusion aux commissions vérité en général.
Dr. Jallow a
souligné que plusieurs personnes ne croient pas à l’idée de réconciliation, et
vont souvent jusqu’à accuser ceux qui mettent les commissions vérité de tenter
d’imposer la réconciliation sur le dos des victimes.
“Les phases
d’avant et après sa mise sur pied sont caractérisées par toutes sortes de
situations difficiles, allant de la difficulté de mobiliser des fonds
suffisants et en temps réel à la nomination des commissaires et au recrutement
du personnel. Et le fait de trouver des bureaux adéquats constitue un
casse-tête et certaines commissions vérité perdent beaucoup de temps à trouver
des locaux adéquats”, a-t-il indiqué.
Selon lui, la
Commission vérité et réconciliation de la Gambie n’est pas exempte de ces
problèmes et en fait la commission connaît tous ces problèmes sus mentionnés
sur le chemin sinueux de la recherche de la vérité, de l’apaisement et de la
réhabilitation comme une société nouvelle et dynamique qui ne tolérera plus
jamais la dictature.
Il a déclaré qu’à
l’instar des autres commissions Vérité à travers le monde, la TRRC est
confrontée au problème de mobilisation des fonds adéquats en temps opportun et
que la procédure de recrutement des membres des commissions n’est pas aussi
rapide que prévue.
“Les fonds attendus du PNUD pour le recrutement des
commissaires tardent à venir. La question est ensuite compliquée par la lenteur
du travail du gouvernement. Des procédures lourdes et l’inaction bureaucratique
dans certains domaines ont ralenti et compliqué à plusieurs égards le travail
de la TRRC”. Quelques fois, les transactions du gouvernement qui ne devaient
prendre que quelques jours prennent des semaines, des mois sans aucune raison
valable”, a ajouté le Dr. Jallow.
Cependant, il
s’est empressé d’indiquer qu’il semble au moment de donner ces informations que
les fonds requis du PNUD et du gouvernement gambien seront bientôt dégagés pour
permettre à la TRRC de débuter ses enquêtes comme prévu.
Il faut admettre
que même si les fonds sont mobilisés et disponibles pour être investis dans le
processus, a-t-il continué, beaucoup reste à faire et des obstacles à lever
avant le début des auditions auprès de la TRRC.