Pour
la énième fois, M. Ayodele Bolaji, directeur général de Guaranty Trust Bank a
réapparu ce lundi devant la commission d’enquête sur le régime Jammeh. A
l’ordre du jour, des témoignages sur les comptes des Jammeh(le couple
présidentiel).
Selon
lui, ces derniers possédaient quatre
comptes à la dite banque, tous ouverts en 2015 sous forme de différentes
monnaies: Dalasi, Euro, Dollar et Livre Sterling.
Au
début de la séance, il déclare que le compte en Dalasi a été ouvert le 7
février 2015 et fermé le 30 juin 2017. Ce compte a été gelé et que la dernière
transaction a eu lieu le 23 janvier 2017. Au lendemain du départ tonitruant de
Jammeh.
Selon
lui, le dépôt total dans ce compte, était 5 780.725 dalasis. Lequel, il indique
était le compte du salaire de Jammeh. A l’en croire, son salaire mensuel était
D170, 000 dalasis.
Il
déclare que le solde total était plus de
4 milliards de Dalasis, ajoutant qu’il y avait deux retraits. Selon lui,
il y avait un dépôt total de 22 000 dollars en 2015, retirés le 8 janvier 2017.
Il
poursuit, le compte en euros a été ouvert le 8 janvier 2015 avec un dépôt de
15000 euros et que celui du livre sterling a été ouvert en 2015 avec un dépôt
de 12 500 livres sterling.
À
ce stade de la session, les informations de transfert, les relevés de compte en
Dalasi, en Dollar, en Livre Sterling et en Euro ont été brandis et admis comme
pièces à conviction.
S’agissant
du traitement de l’ex-première dame, ce témoin privilégié révélé qu’il y avait quatre comptes ouverts
le 10 octobre 2016: à savoir en Dalasi, en Euro et en dollar respectivement.
Sur
le compte en Dalasi, l’ex-première dame Zainab Jammeh et Alagie Ousman Ceesay
étaient signataires du compte. La première transaction a été effectuée le même
jour que le compte a été ouvert alors que la dernière transaction date de 13
janvier 2017. Selon lui, Le dépôt total dans le compte était 126 844 dalasis.
Il
indique que ce compte était classé comme un compte de l’Etat, parce qu’il avait
été ouvert sur la base de la lettre que la banque avait reçue du bureau de la
première dame et que le solde actuel de ce compte était de 15 dalasis.
Pour
le compte en dollar, il déclare qu’il
avait été ouvert le 10 octobre 2016 , la dernière transaction datait du 13
janvier 2017, avec un dépôt total de 287 451 dollars, laissant un solde actuel
de 8 691 dollars.
Selon
lui, tous les paiements étaient en espèces déposés par Alagie Ousman Ceesay,
chef du protocole de l’exprésident. Il
révèle cependant qu’il y avait plusieurs transferts aux États-Unis
d’Amérique, en France et au Maroc entre temps.
Sur
le compte en euros, le banquier a témoigné qu’il y avait un dépôt de 33.896,52
euros dans le compte et la première transaction a été faite le 10 janvier 2017.
Alors que la dernière transaction date du
13 janvier 2017 lors duquel il y avait cinq dépôts effectués par Alagie
Ousman Ceesay.
M.
Bolaji a également révélé que tous les transferts avaient été envoyés aux
États-Unis à des bénéficiaires différents.
À
ce stade, le témoin a convenu avec Maître Bensouda que les comptes étaient
utilisés pour les affaires personnelles de la première dame. Les documents
relatifs à tous ces comptes ont été déposés et admis comme pièces à conviction.
Concernant
le compte de l’Opération Save the Children, le compte avait à la fois de la
monnaie nationale Dalasi et de Dollar.
Ses signataires étaient l’ancienne première dame et l’ancienne
vice-présidente, Isatou Njie Saidy. Les comptes ont été ouverts le 29 janvier
2016 sur ordre du bureau de
l’ex-première dame, signée Fatou Mass Jobe-Njie.
Selon
lui, la première transaction a eu lieu le 28 septembre 2016, alors que la
dernière date du 8 mars 2017, mais le compte a été gelé.
Il
a indiqué que le montant total de ce dépôt était de 506 865 160 dollars et que
la somme de 25 000 dollars avait été transférée à Israël. Les deux chèques d’un
montant de 68 250 dollars et un autre de 88 000 dollars avaient été virés. Le
solde était de 597 165 dollars et la somme de 4 190 dollars a été transférée à
T.K. Motors, car il n’y avait pas de transfert en dollars aux hôpitaux.
Sur
le compte en Dalasi, M. Bolaji révèle que la somme d’environ 21 millions de monnaie nationale a été déposée tandis que
le solde était aujourd’hui de plus d’un
million. Il fait savoir que l’origine de ces fonds était des donateurs de la
République de Chine avec un don de plus
de 400 000 dollars.
Les
autres donateurs étaient Jah Oil Company avec 1million de dalasis, NAWEC,400000
dalasis , l’Autorité fiscale gambienne (GRA), la Gambia International Airline
(GIA) et la Gambia Sécurity Food ont tous fait un important don à Save Children
en achetant des tables pour la réception.
M.
Edrisa Njie, directeur général des services d’ingénierie de Gambie (GAMECS), a été convoqué a son tour.
Pourla construction des cales pour deux ferries, Aljamdou et Kansala.
Il
déclare qu’en 2011, il a été appelé pour la construction de cales pour lesdits
ferries.
Selon
lui, leur mission consistait à concevoir des cales pour les bacs, en se basant
sur les informations qu’ils avaient respectivement de Gallia Holding et de GPA.
Il
fait savoir qu’avant de construire les rampes de mise à l’eau, il a été
recommande que la situation géologique soit identifiée, mais ils ont ensuite
réalisé que les ferries ne pouvaient pas
accoster et on a conseillé à la GPA de déplacer le site d’amarrage. Pendant
qu’Aljamdou était en essai en mer, le vérin électrique est tombé dans l’eau. Contrairement à Kansala qui a pu accoster sur la cale construite à
Banjul.
Cependant,
ils ont été plus tard sommés de quitter l’endroit et que des soldats ont été
déployés et depuis lors, il ne savait pas ce qui s’est passé.
M.
Njie, fait savoir qu’avec des dragues, Kansala aurait pu continuer à opérer. Ajoutant
qu’il ne savait pas pourquoi le vérin électrique d’Aljamdo ne tombait pas non
plus. Et qu’il ne savait pas pourquoi on leur avait demandé d’évacuer les
lieux. Même s’il y avait un autre projet
en cours pour lequel il disait avoir demandé leurs services pour mener une
étude géologique.
Il
indique que personne n’était autorisé à
aller voir le nouveau projet supervisé par Global Trading, et qu’il était sur
le terrain depuis 60 ans.
M.
Njie a finalement témoigné qu’il n’y avait pas d’information adéquate à leur
disposition avant l’arrivée des ferries.
Musa
Bittaye, un avocat chevronné, a également témoigné sur le recouvrement de 3 000
000 de dollars transférés par le capitaine Ebou Jallow.
Il
a rappelé qu’il avait été nommé Garde des Sceaux et Ministre de la Justice le
15 janvier 1996 et il avait été remercié le 23 avril 1996.
Selon
lui, en 1996, le président de l’AFPRC, Yahya Jammeh, lui a demandé par
téléphone de le voir à State House et lui a dit que le capitaine Ebou Jallow
avait transféré 3 millions de dollars et demandé son avis sur ce qu’il devait
faire.
Il
conseillera à l’ancien président de se rendre en Suisse. Mais avant son voyage
à Genève, il a contacté le consul gambien pour prendre des dispositions pour
qu’il sexplique devant un juge. Ce qui fut fait.
Face
au juge, on lui a demandé des preuves et il a alors contacté le Ministère de la
Défense et la Banque centrale pour lui fournir certains documents qu’il avait
utilisés pour persuader le juge. Par la suite, le compte du capitaine Jallow en
Suisse était bloqué.
Selon
lui, en raison de son implication légale, il a engagé un avocat suisse pour
geler le compte du capitaine Jallow. Mais il a été relevé de ses fonctions à
son retour au pays.
Il
présume que ceux qui lui avaient succédé auraient procédé au règlement de
l’affaire en Suisse. Cependant, il ne se souvenait plus de la banque où le
capitaine Jallow avait transféré ladite somme.
Maître
Bittaye ajoute que l’argent transféré
par le capitaine Jallow appartenait à l’ancien gouvernement. Et qu’à sa
connaissance, le capitaine Jallow avait reçu une autorisation pour ouvrir le
compte en Suisse. Tout en indiquant qu’il n’avait pas demandé l’ouverture du
compte en Suisse et que le capitaine Jallow n’était pas autorisé à retirer
l’argent, car il n’avait jamais consulté ses collègues.
Il
confesse qu’il ne savait jamais si l’argent avait été bel et bien récupéré. Car
dit-il, à l’époque, le capitaine Jallow, Yankuba Touray et Edward Singhatey
étaient tous membres de l’AFPRC, devenu
plus tard APRC .